Cars 2

Cinq ans après Cars (2006), John Lasseter lui-même se remet derrière la caméra pour réaliser Cars 2. Qu’a bien pu rajouter Pixar au premier film Cars ?

Pas mal de choses au final. D’abord une histoire où le héros principal n’est plus le fringant coupé Flash McQueen, mais plutôt son « plouc » d’ami, la dépanneuse Martin (Mater en vo). Ensuite une parodie de film d’espion à la James Bond. Et enfin, comme dans toute suite qui se respecte, plus de tout : plus de personnages, plus de décors, et bien sûr des progrès dans toute la chaîne technique, modélisation, animation et lighting.

Le thème de l’amitié est le fil conducteur de Cars 2 tout comme Cars, mais l’accent est cette fois mis sur l’évolution (la rédemption ?) de Martin. Ici, Martin accompagne  Flash McQueen dans ses courses à travers le monde, se révèle terriblement gaffeur au point de se fâcher avec lui, est pris par erreur pour un espion par les méchants et même par le distingué Finn McMissile (version automobile de James Bond), comprend finalement ce que tous pensent de lui, et se révèle du coup courageux et perspicace jusqu’à  faire échouer le complot contre Flash McQueen et en démasquer le commanditaire ! Un parcours peu vraisemblable auquel on a du mal à adhérer pleinement ; c’est là la principale faiblesse du film, et cela explique un score au box-office US inférieur au premier Cars ($180 millions contre $200 millions) malgré une sortie en 3D relief. Dommage pour Pixar qui  nous avait habitués avec  Toy Story 2 et surtout Toy Story 3 à des suites encore meilleures que l’original…

Tokyo, Italie, Paris, Londres: un univers "voiturisé"
Pour le reste, Pixar et John Lasseter n’ont pas lésiné sur la qualité de la réalisation. Le budget de Cars 2, à $200 millions, est d’ailleurs le même que celui de Toy Story 3. Pixar en a profité pour améliorer plusieurs outils de son pipeline de production, aussi bien pour créer des environnements plus vastes qu’améliorer la qualité de l’éclairage et des réflexions sur les carrosseries.

Côté décors, l’action nous emmène au cœur d’un World Grand Prix se déroulant successivement à Tokyo, Porto Corsa, une ville imaginaire d’Italie à mi-chemin entre Monaco pour son circuit et Porto Fino pour ses paysages, puis Paris et Londres. John Lasseter, fan d’automobiles, et son équipe s’en sont donnés à cœur joie pour restituer à la fois l’ambiance des plus fameux circuits de Formule 1 et des villes et paysages très connus  mais « voiturisés »par Pixar. C’était déjà le cas de l’Ouest américain dans Cars, avec des falaises en forme de radiateur d’auto. Dans Cars 2, Big Ben à Londres se pare de calandres de Bentley (figurine incluse)et est –fort logiquement- rebaptisée Big Bentley. A Paris, l’Arc de Triomphe accueille des phares sur la façade et un sommet en forme de moteur, tandis que la Pont des Arts est construit sur des ressorts à lames typiques du monde automobile.

Et à Londres où se déroule la scène finale, « nous avons créé près de 30 km de paysages et de décors pour la course, explique Apurva Shah, Superviseur du design technique. Nous nous sommes basés sur un vrai plan de Londres. Même si notre univers est très caricatural, nous tenions à ce qu’il soit aussi proche de la réalité que possible. Nous avons conçu la végétation et les immeubles de manière modulaire afin de pouvoir assembler les différentes pièces et couvrir ainsi de très grandes zones.

Les personnages-véhicules ont eux été « localisés » : « Nous avons fait des recherches, détaille Jay Ward, Superviseur Modélisation pour nous assurer de l’adéquation entre les modèles de voitures - aussi bien pour les personnages secondaires que pour ceux figurant à l’arrière-plan - et le pays dans lequel la séquence se déroule. On ne voit donc pas de Toyota Camry (un modèle commercialisé aux Etats-Unis) au Japon, mais des Toyota Majestic. Ce sont le genre de détails sur lesquels nous nous sommes montrés très vigilants afin que les voitures permettent de situer l’action. » Au total, le département artistique et l’équipe responsable des personnages ont supervisé la création de 145 voitures originales auxquelles sont venues s’ajouter 781 variantes, soit 926 nouveaux personnages, un record pour un film Pixar.

 Cars 2 nous offre aussi une parodie de film de James Bond tout à fait savoureuse, avec une scène d’ouverture toute en action qui voit l’espion britannique Finn McMissile utiliser toute une panoplie de gadgets pour s’échapper de la plateforme ennemie. C’est un des charmes de Cars 2 qui, s’il ne restera pas comme un des chefs d’œuvre de Pixar, se laisse regarder avec plaisir.

Paul Schmitt, juillet 2011


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>> Cars

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>> La Princesse et la Grenouille