Le Monde de Nemo 3D

Retour en 3D relief du premier grand classique oscarisé de Pixar.

Sorti en 2003, Le Monde de Nemo confirme la place de leader que Pixar occupe dans le monde de l’animation en lui valant pour la première fois l’Oscar du film d’animation. Une récompense méritée tant le studio utilise à merveille l’imagerie par ordinateur pour explorer des mondes nouveaux et retrouver en même temps un sens de la narration, du conte que Disney lui-même avait perdu depuis le milieu des années 1990.

« Techniquement, nous avons à l’époque repoussé nos propres limites”, analyse John Lasseter, directeur créatif de Pixar. “La seule animation des poissons était déjà une gageure mais nous avons en plus créé autour tout un monde aquatique possédant grâce et beauté. Le défi, pour nous, a consisté à créer un monde purement fictif à la fois représentatif et cohérent. Un monde qui n’existe pas, mais auquel on croit... Notre objectif n’est pas de présenter des univers réalistes, mais crédibles. En stylisant l’aspect des choses, en épurant les géométries et en renforçant les couleurs, nous avons créé un univers naturel pour nos personnages.”

Pour les poissons et autres animaux marins, le réalisateur Andrew Stanton a adopté un style naturaliste, ouvertement inspiré de Bambi de Disney : « Ses créateurs ont su coller à la nature elle-même et à la manière de bouger des animaux, au traitement de leurs activités motrices. Ils ont utilisé la base naturelle pour en tirer le maximum d’expressivité et d’attrait. Nous voulions que nos personnages fonctionnent de la même façon. Nous avons en quelque sorte pensé à un Bambi sous l’eau... » Et donc avec pas mal de novations, les poissons étant des animaux peu expressifs a priori et se mouvant dans un monde sans gravité. Ils possèdent une logique gestuelle très différente des créatures émergées, et peuvent disparaître en un clin d’oeil. Les animateurs ont étudié comment ils y parvenaient en regardant des vidéos de leurs mouvements au ralenti et appris ainsi à déplacer les personnages d’un endroit à un autre en l’espace d’une image ou deux. Ou encore à les faire dériver légèrement par inertie quand ils font un mouvement sur place.

Et une des priorités de l’Art department a été de rendre les poissons sympathiques. « A l’état naturel, rappelle le chef décorateur Ralph Eggleston, ces animaux sont gluants, visqueux, écailleux, et nous voulions que le public les aime... Un moyen de les rendre plus attirants a été de les rendre lumineux. Nous avons fini par déterminer trois types de poissons : les caoutchouteux, les veloutés et les métalliques. La variété “caoutchouteuse”, à laquelle appartiennent Marin et Némo, a une certaine densité, une chaleur. Nous avons utilisé un éclairage par l’arrière et les avons bordés de lumière, pour les rendre plus séduisants et détourner l’attention de leur peau écailleuse. La catégorie “veloutée”, qui comprend Dory, a une texture douce. Le groupe “métallique” ressemble davantage à un poisson normal. Nous avons surtout représenté ce dernier type dans l’école des poissons.”

L’autre défi est le parti pris esthétique pour la Grande Barrière de Corail qui sert de décor au film. Lumière tamisée par les poussières flottant dans l’eau, coraux harmonieux aux couleurs vibrantes : le monde de Nemo est une franche réussite sur le plan visuel, un monde d’Avatar avant l’heure, et innove sur le plan technique pour la mise en lumière et les techniques de compositing.

Le Monde de Nemo se prête à merveille à la mise en relief stéréoscopique, qui donne un sens de profondeur accru à l’océan et aux mouvements de personnages. Les studios Disney n’ont pas raté l’occasion pour les 10 ans du film, avec une version 3D relief très travaillée qui sort en salles ce 16 janvier 2013.

Clémentine Gaspard, janvier 2013


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