Les Contes de Terremer

Le studio Ghibli et Hayao Miyazaki ont confié la réalisation de leur nouveau long métrage au fils de ce dernier, Goro Miyazaki. Avec au résultat un film beau et nostalgique à la façon d'un Nausicaä.

Si le film sort en France ce printemps 2007, le projet initial a plus de vingt ans et est antérieur à Nausicaä. Depuis le début des années 80, Hayao Miyazaki rêvait d'adapter en animation une oeuvre de la romancière Ursula K; Le Guin. Celle-ci s'était imposée aux USA dès les années 70 avec des livres mêlant fantasy avec un fort sentiment écologique. En 1983, Hayao Miyazaki a publié un manga, Shuna's journey (Shuna no Tabi), inspiré de son Cycle de Terremer. On y retrouve les ingrédients qui feront plus tard le succès de Nausicaä, puis d'autres oeuvres comme Origine: le sentiment que les Hommes vont à leur perte parce qu'ils ont perdu le lien avec la nature à force de cupidité; et un univers moyenâgeux richement décrit avec une large palette de couleurs.


Vingt ans plus tard, le projet de film reprend vie, et la réalisation en est confiée au propre fils de Miyazaki, Goro, qui signe ainsi son premier long métrage en  jouant la carte de la fidélité à son père. Ce film est en animation comme en richesse d'illustration de la veine de Nausicaä et du Château dans le Ciel, même si cette histoire de deux enfants qui s'allient contre le Mal pour sauver le monde est moins convaincante que dans les précédents chefs d'oeuvre du père Miyazaki. Paysages grandioses et  villes en ruine sont décrits avec une large palette de couleurs et un dessin fouillé, les effets numériques réduits au strict minimum Vous en jugerez vous-mêmes sur les visuels légendés ci-joints,  mais nous laissons d'abord Goro Miyazaki nous expliquer ci-dessous ses intentions.

Goro Miyazaki, réalisateur et scénariste :
Né à Tokyo en 1967, il est diplômé de l’Ecole d’Agriculture et des Sciences de la Forêt de l’Université de Shinshu. A partir de 1998, il a entrepris la conception visuelle du Musée Ghibli, à Mitaka, et en a été le directeur général de 2001 à juin 2005.

“J’ai découvert les livres du Cycle de Terremer d’Ursula K. Le Guin il y a une vingtaine d’années, lorsque j’étais encore au lycée. Lorsque j’ai préparé ce film, je me suis replongé dans la série entière, et à ma grande surprise, le troisième, le quatrième livre, et la suite sont ceux qui m’ont plu le plus. Cela vient sans doute de mon âge plus avancé, mais je crois aussi que les conditions sociales de notre monde actuel sont la véritable raison.”

“Lorsque nous avons commencé à préparer Les Contes de Terremer, j’étais en plein questionnement sur la façon dont on devrait mener notre vie. La rupture de l’équilibre du monde trouve son origine à l’intérieur même de l’homme. Une fois que vous en êtes arrivé à cette conclusion, vous pouvez sereinement affronter la question de la vie et de la mort. Le message de la “renaissance de l’homme”, tel qu’il est donné par le quatrième livre et les oeuvres suivantes du Cycle de Terremer, a eu un fort impact sur moi. Ce sont les histoires d’un nouveau départ pour Epervier et Tenar, qui ont abandonné tout pouvoir, de la renaissance d’une jeune fille blessée, d’un magicien orgueilleux, de la rencontre de deux jeunes et de leur tout nouveau voyage.”

“Je crois que tous ces livres ont en commun un message positif qui affirme l’humanité : l’homme et la femme se soutiennent et s’encouragent l’un l’autre, et quel que soit l’âge que l’on a, on peut toujours guérir et recommencer.“Comment peut-on vivre justement ? C’est la question que je me suis posée, sur laquelle je suis revenu encore et encore en écoutant les voix des personnages au fur et à mesure que le film progressait.”

“Mon souhait le plus cher est que le public s’attache au film et qu’il accomplisse lui aussi un voyage personnel aux côtés d’Epervier et des personnages de Terremer.”

Paul Schmitt, mai 2007

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