Madagascar le film

Les Toons de Madagascar

Ou comment la 3D se met à la 2D ! Ce nouveau film d’animation de Dreamworks (sorti le 22 juin 2005) reprend en effet les effets des toons classiques comme le « squash and stretch » (écrasement et étirement) pour les appliquer à des personnages 3D. On vous détaille cela en images ci-dessous (cliquer sur les vignettes pour agrandir l'image et lire les commentaires), et avec l’aide de trois « Frenchies » de PDI/Dreamworks.

Jeffrey Katzenberg, cofondateur de Dreamworks et ancien dirigeant de Disney, est un fan d’animation classique qu’il a tenté de défendre à Dreamworks avec des œuvres comme «La route de l’Eldorado» et «Spirit». Mais la vague 3D a tout balayé, ce que reconnaît Jerry : « L’animation numérique en 3D est plus immersive que l’animation traditionnelle car elle correspond à notre monde réel en 3 dimensions. Les contes de fée dessinés à la main sont démodés ; Disney avait réussi au début des années 90 à réinventer l’animation traditionnelle avec des films comme «Le roi lion», mais nous avons maintenant besoin d’une nouvelle renaissance, et tout est encore à faire… ». Voilà donc la dernière contribution de Dreamworks pour faire revivre les toons façon Tex Avery, où les étirements, écrasements et autres déformations de personnages sont un ressort essentiel. Ce qui n’est pas sans poser problème en 3D, où les enveloppes des modèles ont une fâcheuse tendance à « craquer aux coutures » quand on tire dessus ! Et le film comporte aussi d’autres difficultés, comme des scènes de foules avec jusqu’à 1100 lémuriens à fourrure, et une jungle malgache dense à souhait et dont les plantes frémissent au vent.

Le film
C’est d’abord l’histoire d’une amitié entre Alex le lion et Marty le zèbre, sans oublier Melman la girafe et Gloria l’hippopotame, tous pensionnaires du zoo de Central Park dans New York. Cette amitié fonctionne bien dans la « jungle » new yorkaise, mais quand le désir de liberté de Marty les fait s’échouer dans la forêt malgache, rien ne va plus. L'histoire est simple, la fin sans surprise, mais les adultes apprécieront les références cinématographiques (moins envahissantes qu'ailleurs) et la satire des New Yorkais façon Woody Allen dans « Manhattan ». Le film, écrit et réalisé par Eric Darnell (« Fourmiz ») et Tom Grath, compte 1160 plans dont 295 avec foules. Le design est stylisé, avec des formes bien définies pour chaque personnage ou qui reviennent comme un leitmotiv (les spirales). Les héros sont tour à tour proches de l’humain ou redeviennent quadrupèdes. New York est dépeint en automne, avec des teintes jaune-brun tandis que la forêt malgache est verte et coloriée, inspirée par les tableaux du douanier Rousseau. En bref, un bel exercice de style où design, animation et effets sont travaillés pour retrouver le « feeling » d'un cartoon classique. Trois Français de PDI/Dreamworks vous en disent plus sur le travail effectué par le studio : pour lire leurs interviews, cliquer sur leur vignette-portrait. Et merci à eux de leur collaboration.