Phantom Boy

Un policier fantastique pour le jeune public, en animation traditionnelle par l’équipe du studio Folimage, déjà créateurs d’Une vie de chat.

 Emblématiques de l’animation traditionnelle avec une French touch, le studio Folimage de Valence et son producteur vedette Jacques-Rémy Girerd (La prophétie des Grenouilles) reviennent avec le long métrage Phantom Boy. Réalisé par le duo Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli, dont le précédent long métrage Une vie de chat (2010) avait été nominé aux Oscars, Phantom Boy est un policier fantastique qui croise deux histoires : un jeune garçon luttant contre la maladie, et un couple policier-journaliste à la poursuite d’un gangster au visage cassé, clairement inspiré du Joker de Batman.. Le tout fonctionne bien, alternant actions et émotions, et devrait séduire un public soucieux d’histoire plus que d’univers 3D spectaculaire. Localiser l’intrigue à New York nous semble par contre  une idée bizarre pour un film français dont les personnages sont délicieusement… français.

Avec un budget limité à 4,3 millions d’euros, Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli ont repris les méthodes éprouvées sur Une vie de chat. Les personnages sont dessinés et animés au crayon, y compris le « fantôme » du jeune héros Léo qui peut sortir de son corps et voler. Son déplacement et son ondulation au vent tel un drapeau permettent de donner aussi de la profondeur aux scènes dans Manhattan.

Les décors de New York ont eux été dessinés à la tablette Cintiq par Jean-Loup Felicioli à partir de photos, puis recomposés parfois en déplaçant un building, en changeant d’angle. La mise en couleurs se fait d’abord à la craie sur le dessin, puis le tout est scanné, le trait redessiné et on rajoute de la transparence au dessin. Les petites fenêtres des immeubles et leur éclairage sont ensuite rajoutés informatiquement.

La modélisation 3D n’intervient que pour les véhicules et piétons, figurants qu’il faut pouvoir multiplier et gérer facilement dans le décor. Le bateau des gangsters et la camionnette sont également modélisés en 3D pour gérer facilement les angles de prise de vues et les caméras.

Avec des équipes limitées à 3 décorateurs, 10 gouacheuses et 10 animateurs à Folimage, plus 6 animateurs au studio Lunanime en Belgique (qui a assumé le quart du travail d’animation), il a fallu 3 ans de travail en sus des 2 ans de développement pour mener à bien le projet. Même si l'animation stylisée, loin du "squash and stretch" cartoonesque (sauf pour le fantôme de Leo), facilite le travail.

« Nous jouons sur le graphisme plus que sur la vitesse d’animation, nous préférons que ça ne bouge pas trop, et aussi que le trait du dessin, le travail de la main restent visibles à l’écran, que le film garde cette dimension humaine » soulignent Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli.

Et comme d’habitude, ils ont commencé dès avant la sortie du film à penser au suivant : une histoire d’une petite fille et d’un petit garçon qui voient des monstres. Du fantastique ancré dans la réalité, une nouvelle fois.

Paul Schmitt, octobre 2015

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