Titanic 3D

Titanic revient en 3D relief: l'occasion rêvée de (re)découvrir ce monument du cinéma.

Titanic, le film, se révèle nettement plus insubmersible que le navire tristement célèbre: quinze ans après sa sortie, Titanic reste le champion du monde des entrées en salles, même si (inflation aidant), Avatar, autre film de James Cameron, l'a surpassé en recettes.

Conversion en 3D exemplaire
Et cette réédition en 3D relief devrait l'aider garder son rang: le travail d'adaptation de 2D à 3D relief mené par James Cameron et la  société spécialiste de la conversion Stereo D est une réussite. La profondeur de champ, la qualité de la mise au point servent parfaitement l'histoire aussi bien en plans larges (donner de la profondeur de champ à l'action) qu'en plans serrés (focalisation sur les héros).

Le processus de conversion a commencé en créant un master numérique 4K à partir du négatif original 35 mm, ce qui a permis de supprimer toutes les imperfections visuelles. Cette copie  a marqué le début d’un processus qui a duré un an, au cours duquel 300 artistes numériques ont effectué plus de 750 000 heures/homme de travail pour « sculpter » les images originales en données numériques tridimensionnelles, en leur donnant de la profondeur et de l’ampleur. « C’est la conversion la plus poussée jamais réalisée, dixit William Sherak, fondateur de Stereo D. Nous avions environ 295 000 images à traiter et chacune devait avoir le même degré de complexité et de relief. »

Travailler sur les plans larges du navire a posé quelques problèmes. Mike Hedayati, superviseur sur Titanic 3D : « Nous avons voulu donner au départ à ces plans une très grande profondeur, ce qui paraissait normal, mais il y a eu un effet secondaire : l’impression globale « rapetissait » la scène. James Cameron y a été très sensible et nous a demandé finalement de travailler un peu moins la profondeur pour que l’impression rendue soit plus naturelle, plus proche de la réalité. ». Parallèlement, les artistes se sont concentrés sur les scènes en tête à tête. William Sherak révèle : « Nous avons été très attentifs aux gros plans, à sculpter les visages pour les rendre réalistes. Bien sûr, plus on s’approche d’un visage, plus il faut le sculpter en détail. »

Les VFX de Titanic
Que les « anciens », ceux en particulier qui ont vécu le Siggraph 1998 où les VFX de Titanic étaient omniprésents et faisaient l'admiration de tous, revoient le film avec indulgence. On a tout de même fait énormément de chemin depuis, et les imperfections de ces VFX sont apparentes pour qui regarde attentivement. Textures un peu trop uniformes (quoiqu'habilement masquées par des effets atmosphériques de brume), animation un peu mécanique des agents sur le pont du Titanic lors des scènes de survol du navire, brume et embruns un peu trop homogènes, etc. Mais rassurez-vous, rien de rédhibitoire, rien de nature à gâcher votre plaisir!

Paul Schmitt, avril 2012