FIAC 2015

Un grand tour d’horizon de l’art contemporain.

Toujours plus ! Succès oblige, la FIAC étend encore son emprise sur Paris. Déjà présente « hors les murs » du Grand Palais, avec des sculptures et installations aux Tuileries et au Jardin des Plantes notamment, la foire d’art contemporain en implante maintenant devant le Petit Palais. Et on en redemande: les Tuileries envahies de sculptures, cela devient un vrai but de promenade, même pour les Parisiens blasés...

La FIAC  consolide aussi son programme en œuvres immatérielles avec « L’Eco sonore », un parcours d'oeuvres sonores dans les différents espaces de la Maison de la Radio et présenté jusqu’au 13 décembre 2015, qui fait écho à « Sounds by the River » sur les Berges de Seine. Cerise sur le gâteau : les mobiliers d’écoute présentés dans le Grand Hall et la Galerie Seine ont été conçus par des étudiants en 3e année du DSAA « Design d’Espace et Territoires habités » de l’école supérieure des arts appliqués Boulle.

Cette volonté d’expansion tous azimuts reflète la double mission, certains diront l’ambigüité, que revendique la FIAC. Sa raison d’être première est d’être une foire marchande, la deuxième au monde  derrière Art Basel, où galeries prestigieuses et collectionneurs huppés se retrouvent en début de semaine dans les allées du Grand Palais. Mais la FIAC veut aussi faire du prosélytisme, mettre l’art contemporain à portée de tous pendant ce grand week-end jusqu’au dimanche 25 octobre 2015. D’où ce parcours « Hors les murs » au coeur de Paris le long de la Seine et jusqu’à la Cité de la Mode avec la seconde édition d’« Officielle », la foire annexe dédiée aux galeries émergentes.

Autant le dire tout de suite, la petite sœur « Officielle » a encore besoin de se trouver. Cette édition 2015 aligne certes 69 galeries, dont seulement un cinquième de françaises. Mais le niveau en est très inégal, avec en plus des stands minimalistes mettant peu en valeur les œuvres. A ce jeu-là, la jeune création africaine, dynamique et colorée à la suite du maître Chéri Samba, sort du lot sur l’espace de la galerie Magnin. Le vrai « Off » reste cette année plus stimulant chez l’outsider SLICK, modeste mais chic dans sa tente sur les berges de Seine juste en contrebas du Grand Palais.

Côté FIAC Grand Palais justement, fébrilité et bonne humeur vont de pair : les affaires se portent bien, portées par les collectionneurs étrangers. Les allées rivalisent de créations plus impressionnantes les unes que les autres, à l’image du lustre Pay no attention to the man behind the curtain créé par Wu Tsang en cristaux Swarovski  et dominant la nef:

Parmi les stands des grandes galeries, une mention particulière à Kamel Mennour et son spectaculaire cerf éclaté de Huan Yang Ping fonçant vers un mur de marbre de Daniel Buren:

Tout cela nous incite aussi à découvrir d’autres artistes chinois à la galerie pékinoise Long March Space, nouvelle venue de cette FIAC 2015. Et au long des 173 stands, l'impressionnant alignement d’œuvres contemporaines et d’art moderne, ce dernier devenu plus abordable en comparaison et revenant ainsi en grâce auprès de nombre de collectionneurs.

Clémentine Gaspard, octobre 2015