Leopold Rabus

Moins de visions hallucinées, un traitement plus en clair-obscur, Leopold Rabus continue d’explorer ce monde étrange qu’est son environnement proche.

Nous vous avions déjà parlé des peintres Till et Leopold Rabus lors de  leur exposition Rigueur et fermeté aux collections de Saint Cyprien. Les deux frères suisses, chacun dans son style, y offraient une vision grinçante, voire torturée, mais non dépourvue d’humour, de notre société.

Leopold Rabus nous revient en solo à la galerie Aeroplastics Contemporary de Bruxelles, jusqu’au 27 octobre 2012, avec une nouvelle approche stylistique. Plus vraiment de figures grotesques baignant dans une lumière crue, proches de l’illustration satirique, place à des scènes de la vie peintes en clair-obscur. Travaillant en formats larges, parfois divisés en dyptiques, Leopold Rabus met en scène ses proches dans des saynètes pastorales : réparation d’une digue, travail dans le poulailler, etc. Des peintures clairement réminiscentes d’œuvres classiques comme celles du Caravage. En apparence du moins…

Car chez Leopold Rabus aussi, le diable se cache dans les détails. Ainsi, la tache d'un rouge orangé qui retient l'attention au milieu de Troupeau de vaches est décrite par l'artiste comme l'oreille d'un berger à proximité d'un feu, et l'on comprend alors que deux mondes coexistent en permanence dans la peinture de Léopold Rabus, comme dans un rêve éveillé. Et dans Homme plantant un arbre, les branches entrecroisées au-dessus de l’homme couché suggèrent  les croix d’un cimetière.

 Au-delà du monde immédiatement perceptible, un monde suggéré « pointe » à travers les détails, comme à travers une faille.

Clémentine Gaspard, octobre 2012

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