Li Wei

Ses performances photographiques mêlent humour et critique sociale.

On avait fait sa connaissance en 2012 lors de l’exposition Incarnations, réunissant plusieurs autres artistes chinois avec Ai Weiwei en chef de file. Revoici Li Wei à Paris, d’abord suspendu au plafond du Grand Palais pour l’ouverture d’Art Paris Art Fair le 27 mars,  puis en exposition solo cette fois, jusqu’au 26 avril 2014 à la galerie Paris-Beijing.

Li Wei continue donc dans la même veine, celle de photos le représentant dans des poses folles, défiant la pesanteur. On le voit flottant dans le vide, tombant du haut d’un building pékinois ou fiché à la renverse la tête enfoncée dans le sol. Ses figures acrobatiques ne sont pas de photos de studio sur fond vert mais sont des performances réelles qui demandent une préparation minutieuse et mobilisent des moyens techniques complexes (grues, échafaudages). En post-production, Li Wei efface juste les câbles qui le maintiennent .

Les photographies de Li Wei surprennent, mais font plus qu’interroger nos perceptions de l’espace. Avec son humour absurde, et de façon moins provocatrice qu’Ai Weiwei ou Hei Yue (se photographiant les fesses nues en public), Li Wei interroge la société chinoise contemporaine. Il en dénonce la course aveugle à la réussite économique et le danger constant de la chute et de l’échec, s’interroge même sur les liens sociaux et les aspirations spirituelles qui sous-tendent la société.

Clémentine Gaspard,  mars 2014