Quarante galeries réunies pour les artistes en devenir.
Deuxième édition de la petite sœur de la Fiac, Show Off 2007 renouvèle ici le concept d’un rassemblement convivial de galeries où l’art contemporain cohabite avec l’humain. Un événement désormais annuel dans lequel il fait bon flâner et dégoter les talents fraîchement descendus des cimaises. Un vent, ou plutôt une bourrasque de création souffle sur l’Espace Pierre Cardin. Visite guidée par Pixelcreation.fr avant la vôtre jusqu’au 22 octobre.
Show Off de plus en plus in
Fondée par les galeries Magda Danysz, Filles du Calvaire, Olivier Houg et Vanessa Quang, aidés de collectionneurs avertis, le salon d’art contemporain Show Off a su prouver l’an dernier son apport artistique face à "Madame la Fiac". Même lieu, même concept pour cette nouvelle édition qui réunit quelques 40 galeries. Parmi elles, 67% sont étrangères et défendent des points de vue bien personnels face la création artistique actuelle. Les galeries belges Transit et Koraalberg, ainsi que l’américaine Priska C. Juschka Fine Art et la canadienne Pierre-François Ouellette se sont déplacées pour présenter leurs poulains respectifs. Au programme, près de 200 artistes sont à l’honneur de cet événement, travaillant sur des médias aussi divers que maitrisés : photographie, vidéo, art pictural, nouvelles technologies.
Art pictural versus art graphique
Difficile de choisir entre ces deux supports très présents cette année, les artistes semblant revenir à ces modes d’expression ancestraux. Représentée par la galerie RX, Françoise Petrovitch propose une plongée ambiguë dans le monde de l’enfance, avec des poupées au lavis sur papier. Ingénus, les regards fixes et vides, les corps potelés à l’encre diluée provoquent le visiteur. Exposée l’année passée aux Filles du Calvaire comme l’une des personnalités phares de la peinture actuelle, Katinka Lampe livre de monumentaux visages de suif, coiffés de sombres chevelures. Moue plissée et peau de lait infantile saisissent celui qui les regarde.
Sous la coupe de la galerie Olivier Houg, Mathias Schmied reprend la vanité pour la faire élégamment dégouliner sur le papier. Plusieurs pièces sont ainsi dévoilées, sur le même mode de présentation : cellulose aquarellée de crânes, découpée et placée sous verre, offrant un effet d’ombres selon les déplacements du regardant. Nicolas Ledoux, membre du collectif Ultralab et figure de proue de cette foire d’art contemporain parallèle, arbore ses travaux graphiques en noir et blanc au sein de l’espace dédié à la galerie Magda Danysz.
Ecrans photographiques et technologiques
Axée sur les découvertes de jeunes talents, Show Off l’est aussi vers les technologies originales. L’île de Paradis d’Ultralab côtoie ainsi celle de la Madeleine, de Luc Courchesne, une installation-sculpture s’inspirant de la forme du globe terrestre pour amplifier le sens primitif de la vision binoculaire. Coup de cœur de la rédaction, Victoria Klotz, représentée par la galerie suisse Analix Forever, détourne, elle, les scènes emblématiques de la nymphe endormie, en proposant celle d’un chasseur et fusil assoupis l’un sur l’autre, parodiquement appuyés contre un arbre. Décalage et ridicule se conjuguent dans ces cibachromes qui possèdent leur équivalent vidéographique, avec l’attente inutile d’un boucanier sous une tente kaki de fortune… La galerie VF dévoile, quant à elle, une vidéo inédite sur le travail de travestissement de la photographe Cindy Sherman.
Si les festivités artistiques impersonnelles comblent les envies de certains, Show Off ravira les frileux de mondanités, dans un cadre agréable et aéré, favorisant les rencontres, les achats et les égarements créatifs, car, c’est sûr, les filons et leurs ors ne manquent cette année encore pas.