A Tables - Mobilier National

Un demi-siècle de design mobilier à l'Atelier de Recherche et de Création.

Créé par André Malraux, alors ministre des Affaires culturelles,  en 1964, l’Atelier de Recherche et de Création (ARC) a pour mission au sein du Mobilier national de contribuer à « promouvoir un style français contemporain dans le cadre d’un mécénat d’Etat ». L’ARC fonctionne comme un bureau d’études faisant appel à des concepteurs extérieurs (designers, artistes plasticiens, architectes d’intérieur) auxquels sont commandés dessins et modèles de mobilier inédits. Les objets conçus sont réalisés en pièce unique ou en série limitée; en cinquante ans, l’ARC aura produit plus de six cents prototypes en collaboration avec plus d’une centaine de créateurs. En explorant autant que possible les technologies nouvelles et les nouveaux matériaux : métaux, résines, matières plastiques et composites.

Le palais de l’Elysée lui-même, le ministère des finances à Bercy,  les grandes ambassades à l’étranger, les pavillons français des expositions universelles bénéficient de ces créations. Parmi les créations récentes issues de l’ARC,figurent trois ensembles de bureau d’après Matali Crasset, Christian Ghion et François Bauchet, auxquels il faut ajouter, en 2011, un paravent/claustra d’après Frédéric Ruyant. Actuellement, deux projets occupent les artisans d’art de cet atelier : une table au piétement métallique inspiré du cannage par Inga Sempé et un ensemble de bureau mêlant chêne et fibre de lin de Noé Duchaufour-Lawrance.

Les créations de l’ARC sont visibles lors des journées du patrimoine ou depuis 2011 pendant les Designer’s days en septembre. Le Mobilier national a saisi l’occasion de l’exposition « Les Gobelins au siècle des Lumières – Un âge d’or de la manufacture royale » pour montrer, jusqu’au 18 janvier 2015 à la galerie des Gobelins, une cinquantaine de pièces de Pierre Paulin, Christian Ghion, Matali Crasset, Noé Duchaufour- Lawrance ou encore Ronan Bouroullec. Et le Salon carré accueille une série de photographies et d’objets en cours de réalisation révélant la vie de l’atelier ainsi que la méridienne de César, conforme au projet initial de l’artiste de 1968.

Tables hautes, basses, d'appoint, tables-console, ou tables de bureaux : l'imaginaire des designers se joue ici des contraintes pour renouveler le genre et imaginer de nouvelles formes.

Clémentine Gaspard, décembre 2014