Biennale du design Saint Etienne 2010

Une biennale pour vous téléporter dans le futur du design.

Moins connue que l’Observeur du design, la Biennale du design à Saint-Etienne n’est cependant pas son doublon : plutôt que de faire un bilan des créations de l’année, la Biennale du design se veut prospective, un lieu de rencontres pour mieux explorer les voies du design de demain. « La biennale n’est ni un salon commercial ni une exposition muséale, explique Elsa Francès, directrice de la Cité du Design de St Etienne, c’est un événement ouvert, festif et foisonnant, qui rassemble par nature différents  modes d’exposition. »

Créée en 1998 par l’École des Beaux Arts de Saint-Étienne, la Biennale du design prend place en 2010 dans la nouvelle Cité du Design, installée en 2009 dans les anciens bâtiments de la manufacture d’armes en compagnie de l’École supérieure d’art et design (Esad) de Saint-Etienne. Ruedi Baur et Denis Coueignoux d’Integral Ruedi Baur ont conçu pour l’événement une signalétique très colorée, disposée sur des totems de 6 mètres de haut, répartis aux points stratégiques du site. Ces repaires visuels sont de simples caisses en bois recouvertes de papier-affiche (voir ci-dessous) tandis que le jalonnement  directionnel des expositions, collé sur les façades , est imprimé sur la même trame en noir et blanc (voir visuel 2 dans la galerie ci-contre).

Deux designers d'objets, François Bauchet et Benjamin Graindorge, assurent par ailleurs la scénographie de cette Biennale 2010 avec plus de 10 expositions et 5 espaces de services (cafés, accueil, espace presse, ...) : plus de 10 000M2 à mettre ainsi en rythme dans l'espace.

Thème et expositions
Thème choisi pour cette édition : la téléportation ! Non, il ne s’agit pas de rendre hommage à Star Trek (encore que…), mais « d’ouvrir des chemins de découvertes qui tendront vers cette possible téléportation, en effectuant des détours vers la prospective, la perception de l’espace, la lumière ambivalente, la mobilité, la mémoire, le fétiche, la vie après la mort, la réalité ou l’impossible… » (Constance Rubini Commissaire générale de la Biennale Internationale Design 2010 Saint-Étienne).
Parmi les expos ainsi fédérées, Demain, c’est aujourd’hui #3 réunit des produits concepts de différents secteurs industriels (automobile, électronique, médical, énergie…) en provenance du monde entier (Europe, États-Unis, Asie), ainsi que des projets d’étudiants du département de Design Interactions du Royal College of Art (RCA). Imaginés par de grands groupes internationaux, des agences de design, des écoles, ces concepts préfigurent les produits de demain et offrent des perspectives sur nos modes de vie futurs.
La ville mobile propose quant à elle un voyage en six étapes au sein des métropoles contemporaines, cités en extension dans lesquelles les impératifs et les exigences liés à la mobilité engendrent une vision inédite de notre environnement.
L'exposition Lumière)s( présente quelques-unes des possibilités d’éclairage que les avancées techniques offrent de plus en plus nombreuses au designer. Le regard se balade à travers onze univers, et chacun d’entre eux est un témoignage qui se présente à la fois comme une sphère indépendante et comme la partie d'un tout pour aboutir à une réflexion sur la lumière elle-même.
Sous la direction d’Emmanuel Tibloux, directeur de l’Esad Saint-Etienne, N-1 offre une nouvelle sélection de projets de recherche et d’expérimentation en design graphique, numérique et sonore, issus des écoles supérieures d’art et design françaises et internationales. Le propos en est double. D’un côté, il s’agit de donner une photographie de la création graphique, numérique et sonore dans les écoles en 2010, avec une forte dimension expérimentale. De l’autre côté, en écho au thème général de la biennale, N-1 fait la part belle aux projets proposant une expérience de modification de la perception, ce qu’Emmanuel Tibloux appelle « les états modifiés de sensibilité (EMS) »
Sept « blocks » articulés autour d'un coeur référent forment Prediction, forgée comme un outil intuitif de réflexion. Un outil qui permet à chaque visiteur d'admettre et de façonner sa propre grille de lecture face aux nouveaux types, modes, usages et pratiques du design contemporain.
Process design est l’espace le plus pédagogique, et fait percevoir au public, au travers d’une cinquantaine de cas concrets, ce qui caractérise une démarche design en entreprise. De la petite entreprise au grand groupe, Process design montre des similitudes qui permettent de faire émerger des ingrédients et des étapes que l’on retrouve dans la plupart des démarches réussies de design

La liste ne s’arrête pas là, nombre d’expositions, workshops et conférences complètent le dispositif, y compris au-delà des murs de la Cité du design. Konstantin Grcic est venu parler de confort, 5 pays invités (Espagne, Belgique, Japon, Chine, Finlande) sont à l’honneur, Sortie d’école montre les travaux de jeunes diplômés de l’Esad…
Une galaxie d’événements design dans laquelle se téléporter jusqu’au 5 décembre. Beam me there, Scotty !

Clémentine Gaspard, novembre 2010