Constance Guisset

Dix ans de création par une surdouée du design.

Surdouée. C’est le mot qui convient face à un parcours aussi rapide et éclectique que celui de Constance Guisset. Née en 1976, elle fait d’abord des études de gestion, à l’ESSEC et à Sciences Po, avant de se tourner vers l’ENSCI-Les Ateliers dont elle sort diplômée en 2007. Et en 2008, première consécration avec le Grand Prix de Design de la Ville de Paris et le Prix du Public à Design Parade. Constance Guisset crée son studio en 2009. L’année suivante, c’est au tour du salon Mason & Objets de la distinguer comme « Designer de l’année ». Elle a depuis créé nombre d'objets aussi bien pour des marques grand public comme Monoprix ou La Redoute que pour des éditeurs plus confidentiels comme Moustache ou Nodus.

L’ouverture à d’autres disciplines et à d’autres créateurs est aussi une marque de fabrique chez Constance Guisset. Elle conçoit des scénographies depuis 2009, aussi bien de spectacles que d’expositions. Développe depuis 2012 un concept de design d’intérieur pour les hôtels Suite Novotel. Et s’adonne aussi à l’écriture et l’illustration : Brouillards, son premier livre pour enfants, paraît ce mois de novembre 2017 chez Albin Michel Jeunesse.

Le musée des Arts décoratifs à Paris la suit depuis ses débuts et a la bonne idée de lui consacrer une grande exposition rétrospective, « Actio ! », jusqu’au 11 mars 2018. Scénographiée par Constance Guisset elle-même on y retrouve à la fois son art de la mise en scène et son design aérien et chaleureux à la fois. La première partie se déploie dans les galeries permanentes des Arts décoratifs que Constance Guisset ponctue de ses installations muséales. Et la seconde partie, dans les salles d’exposition du musée aménagées par Jean Nouvel, met en valeur son travail de designer. Chaque salle est dénommée par un verbe d’action (Respirer, jouer, etc.) lui-même sous-titré par un poème-manifeste de Constance Guisset. On vous recommande particulièrement les deux premières salles « Ravir » et « Habiter », plongées dans une pénombre où flottent et tournent lentement les luminaires épurés de Constance Guisset, révélant plutôt qu'éclairant les meubles et objets en arrière-plan. Une immersion toute en grâce et légèreté, à l’image de l’ensemble de son œuvre.

Clémentine Gaspard, novembre 2017