Drawing Lab, Drawing Hotel

Un hôtel et centre d’art dédiés au dessin au centre de Paris.

Nouvelle initiative du duo mère-fille Christine Phal et Carine Tissot, fondatrices du salon Drawing Now en 2009 : la création à Paris d’un centre d’art contemporain et d’un hôtel, placés sous le signe du dessin contemporain. « L’histoire a commencé physiquement ici, en 2012, à l’occasion d’un hors-les-murs de Drawing Now, expliquent de concert Christine et Carine, sur le chantier du 17 rue de Richelieu. À l’époque, l’idée était d’offrir aux artistes un lieu moins formaté qu’un stand de salon. Nous avions réuni des créateurs représentés par une douzaine de galeries, dans cet immeuble qui était alors inoccupé ». L’idée fait ensuite son chemin, et se concrétise aujourd’hui avec la création du Drawing Lab installé au sous-sol du Drawing Hotel, qui recevra ses premiers clients dès le mois de mars 2017.

Concrètement, le Drawing Hotel est un « boutique hôtel » de 5 étages et 48 chambres visant un classement 4 étoiles. La décoration varie d’étage en étage, mettant en avant le travail d’artistes contemporains comme une oeuvre d’art « totale ». Les couloirs de chaque étage leur ont été confiés sur le modèle de la carte blanche et les chambres sont déclinées ensuite selon la construction, création et originalité voulues par chacun d’eux. Chaque étage est ainsi unique, même le mobilier des chambres varie.  Cinq artistes ont été sélectionnés : Thomas Broomé remplit le 5ème étage de ses mots dessinés, remplaçant les objets par leur évocation ; Françoise Petrovitch fait du 4ème étage un écrin sombre pour ses peintures troublantes ;Clément Bagotsature l’espace au 3ème étage ; Abdelkader Benchama déploie au 2ème étage une forêt mystérieuse ; et le duo de street artists Lek & Sowat investit le 1er étage de signes géométriques.

Drawing Lab
, au sous-sol de Drawing Hotel, se veut lieu d’expérimentation et de production. Il a pour ambition de donner l’opportunité aux artistes contemporains de faire sortir le dessin de la feuille et d’en explorer toutes les facettes. Premièr invité, Keita Mori investit avec Strings, l’ensemble de l’espace du Drawing Lab jusqu’au 20 mai 2017. L’artiste japonais, qui vit à Paris, y développe un projet ambitieux sur la migration, le transit, le passage entre deux états d’âme et deux états frontaliers, avec la technique singulière qu’il a développée (d’immenses dessins muraux composés de fils textiles). Un univers de fils noirs, tel une représentation filaire mais en 2D plutôt qu’en 3D et qui « évacue les ombres et la polychromie, ne gardant que le squelette fragile et temporaire des figures qui les composent » comme le résume poétiquement le commissaire d’exposition Gaël Charbau.

Clémentine Gaspard, février 2017