Biennale de design graphique de Chaumont 2017

Le festival de Chaumont se transforme en une nouvelle biennale de graphisme sous le signe de l’ouverture, de la transmission.

Le Festival international d’affiches de Chaumont est mort, vive la Biennale de design graphique ! Et l’équipe organisatrice de cette nouvelle biennale, emmenée par Hélène Charbonnier (directrice générale du Signe) et le graphiste Vincent Perrotet (Conseiller artistique) veut faire évoluer la formule sans renier les grands succès passés. Après l’inauguration de son bâtiment en octobre 2016, Le Signe s’est structuré en groupement d’intérêt public (ville de Chaumont, région Grand Est et ministère de la Culture) pour animer ce Centre National du Graphisme de Chaumont dans la durée. Objectif : en faire un laboratoire de création, susciter la recherche autour du design graphique, tout en s’ouvrant vers le public avec les deux expositions annuelles prévues, dont la Biennale.

En s’inscrivant ainsi dans un temps long, Le Signe met en avant la notion de transmission. C’est aussi valable pour cette Biennale de design graphique qui veut dépasser la dimension événementielle propre à l’ancien Festival, lequel se déroulait sur 2 à 3 semaines d’exposition seulement. La Biennale concentre certes beaucoup d’événements sur le mois de mai, en particulier sur la semaine menant au « week-end festif » du 19 au 21 mai 2017, mais garde ses expositions ouvertes au Signe jusqu’au 24 septembre 2017.

Les incontournables : concours international d’affiches et concours étudiant
Tradition et succès obligent, les 2 concours emblématiques de Chaumont gardent leur prééminence dans cette Biennale de Chaumont 2017. Le jury présidé par le duo d’Helmo, Thomas Couderc et Clément Vauchez, a sélectionné 146 créations sur 1500 propositions reçues, exposées au rez-de-chaussée du Signe. « On ne trouvera pas dans la sélection d’images publicitaires auxquelles nous sommes confrontés à longueur de journée dans les villes. Ces affiches sont des voix singulières, subjectives, qui parlent à leur manière de la complexité du monde, dans des langages et des agencements inhabituels qui permettent de renouveler le regard que l'on peut porter sur ce monde. » précise Helmo   Et des affiches en majorité européennes, note encore Clément Vauchez, tant ce support privilégié de la communication culturelle est peu présent dans de grands pays graphiques comme la Corée ou les pays anglo-saxons.

Ralph Schraivogel, déjà en vedette en ce moment à Une Saison Graphique au Havre, est à nouveau distingué pour une affiche superbe comme à l’habitude pour le Museum fuer Gestaltung (musée de design) de Zurich qui remporte le 1er prix de ce concours 2017.

Suivent (voir visuels en galerie ci-contre) Pierre Vanni (2ème prix), et Richard Niessen (3ème prix) dont on se souvient de l’installation TM-City dans la chapelle des Jésuites à Chaumont 2007.

Une large place est faite aux étudiants à Chaumont, et pas seulement pour « Faire Signe », le concours de projets étudiants au Signe qui propose au public d’expérimenter et de « prendre le temps de jouer avec les outils ». En galerie au 1er étage, on découvre une cartographie de la recherche en design graphique. Discipline récente, elle compte néanmoins quelque 50 projets ici synthétisés en 6 territoires thématiques. Et à côté, dans le bâtiment historique des Silos, « Pangramme : learning type design » conçue par l’Ecole Supérieure d’Art de Lorraine propose un panorama de 50 typographies réalisées par des étudiants ces 3 dernières années et non encore publiées. Ateliers et workshops au Signe comme à l’ancienne usine textile Tisza contribuent aussi à faire de Chaumont une place forte du design graphique pour les étudiants.

L’ouverture au public de la Biennale de Chaumont passe également par l’espace public. Outre les 6 transformateurs électriques valorisés graphiquement par le studio néerlandais Raw Color (Daniela ter Haar et Christoph Brach), les vitrines des commerçants accueillent des créations originales et éphémères de lycéens, et la place des Arts devant le Signe se transforme en village de la Biennale avec concerts et animations diverses. Et n’oublions pas le bonus de cette Biennale de Chaumont : son identité visuelle par Formes Vives ((Adrien Zammit, Nicolas Filloque et Geoffroy Pithon), en particulier son programme dont nous vous conseillons d’embarquer la version journal (format A3) si vous passez à Chaumont : un futur collector, sans aucun doute.

Paul Schmitt, mai 2017