My 2007

Un dicton affirme que l’on peut souhaiter ses vœux jusqu’à la fin du mois de janvier. Il semble que celui-ci ai été pris au pied de la lettre par l’équipe de graphistes et d’artistes de l’exposition My 2007, proposée par Colette. Bien plus que santé, bonheur et amour, les artistes multiplient ici leurs facéties pour l’année 2007. L’occasion de ne pas prendre de résolutions pour les 365 jours à venir.

Tous contraints de s’exprimer sur un format A2, les quatre-vingt six artistes et créatifs sollicités pour l’exposition My 2007 laissent voguer leurs styles respectifs vers des jeux ironiques ou tout simplement délirants. De la carte de vœux conventionnelle aux farces formelles inattendues et graphiques, les œuvres se succèdent et dialoguent parfois curieusement entre elles. Julie Verhoeven propose ainsi ses Early Birds in 07, où une silhouette féminine fixe le spectateur comme une invitation à la légèreté. Plus loin, la couture se mêle au graphisme à travers la composition de Thomas Campbell, sorte de parodie des cartes de vœux anglo-saxonnes politiquement correctes et bienveillantes.

Les traditionnelles espérances de la nouvelle année.

L’utopie des bonnes résolutions retentit face à l’œuvre de Mark Pawson, My Plan for 2007, qui reprends les codes des post-it compulsifs que chacun colle sur son réfrigérateur. L’esprit de fête de la Saint Sylvestre semble se prolonger à la vue de l’aquarelle d’Alexandra Compain-Tissier, où l’autoportrait apparaît derrière un masque énigmatique de chouette aux yeux ronds. This Year, More Fun less Fear tonitrue alors Geneviève Gauckler, qui délègue sa place à de curieux petits êtres bruns dont l’allure rappelle celle du célèbre Monsieur Patate… Ich & Kar, tandem graphique aux idées décalées (allias Héléna Ichbiah et Piotr Karczewski) illustre le conte allemand des Les musiciens de la ville de Brême, des frères Grimm, en dessinant les silhouettes du coq sur le chat, du chat sur le chien, du chien sur l’âne. Un parallèle naît ainsi entre le passage de 2006 à 2007 tout en humour, ou du clin d’œil présumé à la soirée festive que ces quatre animaux vivent dans ce conte. Jochen Gerner nous réapprend avec 2007/ Deux mille sept, la définition d’une année en décortiquant les semestres, les solstices ou encore les saisons dans une stylistique attachante sur papier quadrillé et marge mauve.

Un graphisme festif mais engagé.

Certaines de ces oeuvres originales, dont le bénéfice des ventes sera reversé à la Fondation WWF s’approprient le célèbre logotype au panda, donnant à cette nouvelle année une dimension profondément écologique. Le très en vogue et graphique duo Mrzyk et Moriceau, celui de Kuntzel+Deygas, mais aussi l’artiste confirmé Bruno Peinado semblent en effet s’être passé le mot, se jouant des oreilles de ce valeureux panda pour en faire les deux astucieux zéros de 2007. La réflexion annuelle se prolonge à travers une graphie nerveuse perpétrée par John Maeda ( Thicker skin), œuvre sur laquelle grouillent un texte noir et pressé.

Outre les attentes propres à une nouvelle année, l’exposition My 2007 chez Colette, est aussi l’occasion de revoir ou de découvrir les protagonistes d’horizons parfois opposés du graphisme actuel, réunis côte à côte pour une cause intelligente et mondiale.

Agathe Hoffmann - 01/2007
Jusqu'au 27 janvier
Colette, 213 rue Saint Honoré, Paris 1er
Du lundi au samedi, de 11h à 19h.