Studio Des Signes

Fondateurs du studio Des Signes, Elise Muchir et Franklin Desclouds pratiquent design et graphisme comme des artisans d'art. Revue de détail (72 visuels!) avec ceux qui sont passés en moins de dix ans au premier plan en termes d'identité visuelle et de signalétique d'institutions culturelles

Spécialiste reconnu de l'identité visuelle et de la signalétique, Ruedi Baur a nommé son studio « Integral ». Peut-être parce que cette spécialité recouvre à peu près toutes les disciplines du design et du graphisme:création graphique et typographique,  prise en compte de l'environnement, production sur des supports divers (bois, papier, textiles, matériaux composites), déclinaisons multimédias.

A cette aune, Elise Muchir et Franklin Desclouds, fondateurs du studio Des Signes, rassemblent les compétences voulues. Après les Arts Décoratifs de Paris où ils se sont rencontrés, Elise a commencé son parcours en 1997 chez Visuel Design Jean Widmer puis à Integral Ruedi Baur justement, tandis que Franklin pratiquait typo et multimédia respectivement chez Philippe Apeloig et Duke Interactive. En 2002, ce jeune couple s'est aussi associé professionnellement en créant le studio Des Signes avec la BnF comme premier client. En partant sur  des applications multimédia et en étendant leur collaboration au print et à la signalétique au fur et à mesure des appels d'offres. Une collaboration qui dure depuis maintenant 12 ans... « C'est assez typique de notre relation avec nos commanditaires: on rentre sur un petit projet, et puis on décline sur d'autres supports jusqu'à faire leur identité complète » explique Elise. Franklin Desclouds justement aime la rencontre avec les clients, découvrir leur univers. « Je cherche dans la rencontre la singularité de chaque client et j'ai envie d'insuffler ce qu'ils racontent même dans un simple document. J'aime que notre sensibilité, ce que nous avons ressenti, joue avec l'identité du client. » Leurs influences: les voyages qui leur permettent de se confronter à ce qui se fait ailleurs, l'art contemporain et moderne. « Un exemple: le requin dans une boîte par Damien Hirst m'a donné l'idée d'une piste de création alternative pour la signalétique de la piscine de Levallois, avec des lettres dans des boîtes remplies d'eau... »(Franklin Desclouds en souriant à cette évocation)

La liste des clients de Des Signes est maintenant un who's who des institutions culturelles: BnF, château de Versailles, Réunion des Monuments Nationaux, ministère de la Culture, Universcience/palais de la Découverte, éditions Gallimard, etc. Pour les satisfaire, le studio Des Signes a étoffé son équipe qui compte 5 à 6 graphistes, souvent en stage pour 6 mois, et un réseau de professionnels spécialisés: typographes/calligraphes comme  Claude Mediavilla (caractère Apollon pour le château de Versailles) ou Peter Bilak (Eureka mono pour le 27 rue Jacob), mais aussi concepteur-rédacteurs, designers, développeurs, photographes.

L'évolution de leur métier
« Les musées et institutions culturelles traitent de plus en plus leur nom comme une marque et développent une approche de plus en plus commerciale » expliquent Elise et Franklin. Du coup, nous sommes amenés à travailler avec des stratèges de marque sur ces sujets. La problématique s'élargit: que peut-apporter la pub à la culture, et réciproquement... »
Et à titre personnel? « Depuis deux-trois ans, j'ai envie de mettre plus l'accent sur la typo, revient Franklin, peut-être parce que c'est un terrain de jeu plus libre pour des documents culturels où l'iconographie est de plus en plus imposée. » Un côté qui va bien avec le côté « artisan d'art » qu'ils revendiquent, mêlant conception et création avec la maîtrise des techniques et la mise en oeuvre.

Paul Schmitt, juillet 2011
(commentaires des visuels par Elise Muchir et Franklin Desclouds)

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