Bande dessinée et Immigration

Les allers et retours entre bande dessinée et immigration.

Vaste tentative que de recenser, albums à l’appui, les liens entre immigration et bande dessinée. L’exposition "Albums. Bande dessinée et immigration 1913-2013", au Musée de l’Immigration (palais de la Porte Dorée), jusqu’au 27 avril 2014, s’y attelle pour faire découvrir auteurs, diversité des œuvres, images et archétypes des migrants et de leur parcours. Même nos Gaulois Astérix et Obélix y figurent (en plus de leur propre expo en ce moment à la BnF), les parents de René Goscinny et Albert Uderzo ayant eux-mêmes immigré respectivement d’Ukraine et d’Italie. Tout un univers y est à découvrir, autour de 117 artistes et 500 documents originaux. Enki Bilal et Marjane Satrapi bien sûr, mais aussi Farid Boudjellal, Hervé Barulea ou Yvan Alagbé pour n’en citer que quelques uns.

Cette richesse est en même temps la faiblesse de l’exposition qui se refuse à faire des choix et veut explorer toutes les pistes. Quitte à ratisser  trop large à notre sens : la BD américaine du début du XXème siècle, citée en début d’exposition, n’a que de lointains rapports avec les problématiques de l’immigration actuelle, si ce n’est qu’elle est l’œuvre – forcément – d’immigrés et met en scène – forcément- des immigrés.

Deux thèmes prédominent néanmoins : le parcours qu’accomplissent ces nouveaux venus pour arriver et s’intégrer – ou au moins s’installer - dans leur nouvel environnement ; et la recherche des racines, la vision du pays d’origine qu’ont ceux de la deuxième génération. Des thèmes qui fournissent la matière à de nombreux ouvrages, pour lesquels on peut vraiment parler de romans graphiques tellement le traitement graphique et littéraire va au-delà de la simple BD distractive.

Paul Schmitt, octobre 2013