Gildo Medina

Le portrait comme art de la transgression.

Surdoué, versatile, brouillant les frontières : les adjectifs se bousculent pour décrire Gildo Medina. A 34 ans, cet artiste international fait partie des 100 Illustrators distingués par l'éditeur Taschen et multiplie les domaines d’intervention. Né à Mexico, il y étudie arts visuels et design avant de compléter son éducation à Florence et Londres (Central Saint Martin’s). Entretemps, il s’est déjà fait remarquer, décrochant ses premiers contrats de publicité à l’âge de 17 ans, puis poursuivant une carrière internationale dans la mode pour des marques comme Castelbajac, partageant son temps entre Paris New York et Mexico.

Illustrateur, mais aussi photographe et réalisateur de clips vidéo, Gildo Medina mélange genres et techniques avec bonheur. Il peut tout aussi bien « enrichir » ses portraits photographiques à l’aquarelle ou à l’ordinateur, comme un maquillage surajouté, que dessiner au feutre sur du mobilier Louis XV.

Quelques constantes parcourent cette œuvre protéiforme. Le goût du kitsch, des célébrités le rapprochent d’un David La Chapelle, la provocation et les références pop en moins. Les dégradés de gris dominant dans ses oeuvres sont au service de ce « funambulisme entre figuration et surréalisme » qui est une de ses marques de fabrique. Et toujours cette obsession du portrait, souvent multiple, comme obsession narcissique, interrogation de l’identité. Un portrait que Gildo Medina manipule et altère pour en pénétrer les multiples sens, révéler cruauté, dérision ou au contraire tendresse derrière la pose du modèle.

La répétition, le travail du décor, les portraits servent à raconter une histoire, la reprendre, l’enrichir, explique-t-il.  Gildo Medina se veut artiste plus qu’illustrateur ou photographe. Un artiste qu’on peut  découvrir in-situ, à la galerie Square’s de Neuilly sur Seine, où il expose Néo-portraits, comme un échantillon de son talent, jusqu’au 5 avril 2014.

Paul Schmitt, février 2014