Janik Coat

Graphiste devenue auteur-illustrateur, Janik Coat aime jouer avec les formes, les contrastes, les couleurs.

Janik Coat revendique sa double identité de graphiste et d'auteur-illustrateur, même si elle reconnaît poursuivre plutôt dans la deuxième voie depuis quelques années, mais les choses peuvent encore changer reconnait-elle. Après des études aux Beaux-Arts de Nantes, elle a travaillé quelques années en agence comme graphiste avant de basculer dans l'édition de livres pour enfants en 2005. Depuis, Janik Coat poursuit sa route avec plusieurs éditeurs et compte déjà une bonne douzaine d'ouvrages, de son premier
Popov et Samothrace (éditions MeMo, 2005) à la série de livres de son koala Amos (Editions Autrement, texte Anne Cortey). Avec deux livres à paraître en 2012, Janik Coat poursuit sa route avec bonheur:

Comment devient-on auteur de livre pour la jeunesse: hasard, rencontre, persévérance de candidature?
En ce qui me concerne c’est mon métier de graphiste qui m’a permis d’accéder à celui d’auteur-illustratrice.
Je maquettais des livres qui n’étaient pas les miens, je découvrais le logiciel Illustrator à l’agence où je travaillais et en parallèle je pratiquais le dessin. Je me suis donc retrouvée assez naturellement à concevoir mon premier livre Popov et Samothrace

Vous publiez dans plusieurs maisons d’édition, pourquoi plutôt que dans une seule?
En édition jeunesse, la pratique actuelle la plus courante est de travailler avec plusieurs éditeurs car il est impossible d’en vivre sinon. Cela dit, ce n’est pas l’unique raison. Il y a des éditeurs avec lesquels j’ai envie de travailler pour des raisons différentes. Je sais à l’avance à quel éditeur je souhaite soumettre tel ou tel projet.
S’il refuse je vais voir un autre. L’inverse arrive aussi, des éditeurs me contactent directement pour me proposer un projet.

Vous semblez avoir un co-auteur (Anne Cortey, pour le texte?) récurrent et un héros aussi (Amos)?

Oui, avec Anne Cortey nous travaillons en étroite collaboration sur différents projets de livres dont plusieurs avec Amos le koala que nous suivons ou qui nous suit ! Cependant j’aime faire des livres seule et avec d’autres auteurs.

Comment travaillez-vous: dessin à la main ou sur tablette, quel logiciel (Illustrator, Photoshop?) pour le dessin et la colorisation?
Je pratique intensivement le dessin depuis très longtemps. Je dessine toujours dans des carnets ou sur des feuilles volantes que je scanne ensuite et qui vont me servir de calque, de modèle pour redessiner à l’ordinateur avec ma tablette graphique et le logiciel Illustrator. Lorsque j’ai tracé tous les contours, je colorise à l’ordinateur. Mais il m’arrive de changer de technique selon les projets comme Amos et Clotaire se déguise où la «phase manuelle» est plus visible. Il est inconcevable pour moi de ne pas passer par la «phase papier» préalablement. D’une manière générale, tout est affaire de dessin dans mon travail, quelque technique que j’utilise au final.

La typographie et la calligraphie semblent aussi des centres d’intérêt pour vous?
Oui, en effet, j’aime écrire et dessiner calligraphiquement, souvent pour des projets d’affiches et autres supports de communication. Je maquette toujours mes projets de livres, souvent je choisis moi-même les polices de caractère. Je propose une direction et travaille en accord (ou pas !) avec le DA. [Ex. : ABC bestiaire à paraître aux éditions Autrement en mars 2012.]

Votre vision du dessin, qu’est-ce pour vous: le trait, le geste, ou... ?
Le dessin est fondamental dans mon travail, la couleur intervient en 2e partie.
Avant je crois que c’est le trait qui primait, je dessinais sur le vif ce que je voyais pour saisir le geste et l’instant. Aujourd’hui je crois que c’est la forme qui prime et le dessin d’imagination auquel j’ai pu accéder grâce au dessin d’observation pratiqué sur des années. La forme de Popov [Mon Hippopotame] paraît simple mais en réalité j’aurais été incapable de la dessiner il y a 20 ans.

Vos sources d’inspiration?
Difficile de répondre à cette question… tout peut être source d’inspiration mais disons qu’actuellement c’est principalement la nature qui m’inspire, les formes animales et végétales… J’observe ce qui m’entoure, je m’inspire de ce que je vis ou des histoires que l’on me raconte.

Adapté du dossier de presse par Clémentine Gaspard, février 2012