Agent d'artistes - Page 3

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Les attentes de l'artiste

Les photographes attendent que leur travail soit le mieux montré, analyse Madé en reconnaissant que parfois certains ont tendance à se reposer sur leur agent. La relation entre le photographe et son agent est très importante, explique-t-il. François Ha Minh Tinh dispose aussi de son analyse personnelle sur cette relation qui l'unit à ses artistes. Pour le photographe, l'agent est un fusible. Je peux me permettre de négocier âprement, de démarcher. Pas lui. Le photographe est un créateur avec sur les épaules une immense responsabilité, celle de la réussite ou non d'une campagne. Moi je borde au maximum pour limiter les risques de plantage.

Gérer une carrière

Agent, on l'a vu, ce n'est pas seulement vendre. C'est aussi conseiller, voire coacher. C'est mon rôle de faire évoluer le travail de mes artistes, explique Madé. Parfois, il faut refuser des commandes. Ilfaut trancher, trier, pour faire durer l'artiste. Cet accompagnement jusque dans le repositionnement, c'est ce que François Ha Minh Tinh préfère dans son métier. J'adore gérer les books, faire le déroulé, le chemin de fer. Ce sont de grands moments de discussion, j'aime ça. Passionnée aussi par ce moment de choix, de construction stylistique d'une écriture photographique, Cendrine Gabaret est agent dans la publicité pour permettre à [ses] photographes de pouvoir continuer un travail personnel.

Multi-fonctions

De plus en plus souvent, les agences de communication confient aux bons soins de l'agent la charge de monter les équipes de production avant une prise de vue. Une corde de plus à leur arc qui occupe une grande partie de leur temps mais qui, souvent, les intéresse et les amuse. D'ailleurs, François Ha Minh Tinh adore ça, recruter stylistes, maquilleuses, coiffeurs, trouver le bon studio... Cendrine Gabaret elle aussi joue volontiers le jeu. Je m'occupe souvent de la pré-production, cela me permet de choisir les bons intervenants, cela aide à faire de la qualité, analyse-t-elle.

Tête chercheuse

Trouver de nouveaux talents, c'est important, constate François Ha Minh Tinh. Mais j'ai déjà 6 photographes et une illustratrice. C'est beaucoup. Il admet tout de même rester attentif aux étudiants sortis des Gobelins, de Louis Lumière ou de l'EFEIT. Et pour les illustrateurs, je m'intéresse aux écoles de graphisme. François Ha Minh Tinh suit aussi avec intérêt l'actualité des galeries d'art. Mais tous les photographes ne sont pas doués pour la communication, constate-t-il. Madé aussi, s'il reconnaît que la phase prospective est essentielle, reste prudent sur cette quête des nouveaux talents. J'ai une vocation de tête chercheuse mais ceux qui viennent me voir ne sont pas forcément ceux qui m'intéressent le plus, avance-t-il qui reconnaît néanmoins que les clients attendent cette curiosité de la part des agents avec qui ils sont en contact. Une quête de la pépite créative qui l'emmène chaque année au Festival international de mode et de photographie d'Hyères, où sont exposés de jeunes talents. Je jette aussi un oeil sur les concours, les étudiants, je suis toujours aux aguets, conclue-t-il.