Banques d'images

Dans un monde où l'image prend le pas sur l'écrit, l'univers des photothèques a su s'adapter. Entre productions prestigieuses voires exclusives et photos à moins d'un euro, le client-créatif bénéficie désormais d'une large palette pour illustrer ses idées. Rencontre avec différents acteurs du marché français.

Par Léonor de Bailliencourt

Corbis : fournisseur en solutions images

Tout le monde connaît Corbis. C'est, avec Getty Images, l'un de deux géants qui se disputent le marché de la photographie mondiale. Mais là où Getty s'est imposé sur la photo de stock, la renouvelant, la révolutionnant même, Corbis a choisi la voie de l'éditorial - la photographie documentaire et journalistique - en avalant à tour de bras fonds historiques et agences de presse et développant une vraie pertinence sur le secteur. Mais les temps changent et le géant Corbis aimerait beaucoup rattraper le numéro 1 Getty sur le marché de la photographie créative ou "commerciale". “En terme de qualité et de quantité, nous faisons désormais jeu égal avec Getty. Surtout depuis notre acquisition de l'agence allemande Zefa”, explique Philippe Bagot, Directeur général de Corbis France. “Mais il nous reste encore à nous faire reconnaître sur ce sujet.” Et même si l'entreprise ne dispose pas d'un "gourou créatif" tel que Lewis Blackwell, elle revendique un vrai travail de recherche prospective. “Nous avons des directeurs artistiques dédiés à des marchés régionaux. Nous travaillons sur les tendances, nous disposons d'un département dédié, par contre nous n'opérons pas de défrichage”,reconnaît-il. Mais ce qui différencie Corbis de Getty, selon Philippe Bagot, c'est “une stratégie de services liés à l'image”. Ainsi, le groupe tire parti de sa formidable capacité à naviguer dans le monde complexe du droit d'auteur. Négocier avec les ayant-droits, gérer pays par pays... Cela s'appelle la "clarification des droits" et Corbis vend ce service à ses clients. “Notre offre est vraiment globale”, reprend Philippe Bagot. “Nous pouvons fournir n'importe quel type de contenu grâce à notre propre fonds mais également grâce à des accords privilégiés passés avec différents producteurs d'images fixes ou vidéo tels Sucré Salé, BBC, National Geographic, etc.” Autre spécificité de l'agence, elle distribue plus qu'elle ne produit des images, faisant ainsi bénéficier de petites structures de sa formidable force de frappe internationale. Sweetie massage chick getting fucked Horny Alexis Ford is into hardcore buggering Stepteen Anya Olsen licks stepmom Reagan Darling is tempting fellow with her tits Roxy Raye stretches her anus with a metal speculum and receives an anal reaming Kinky whore Melany loves big stuff in her pussy Cute and Tiny Blonde Halle nugget porn Whore wife Jodi West getting fucked by next door guy Ralph Long Chick receives both of her lusty fuck holes fucked Frisky blonde Kayla Green felt hard cock in her tight ass hole Independence fuck with freedom babe Phoenix Marie Playful bitches Rowan and Lorna try their new toys “Mais quand nous avons besoin de photos très spécifiques, très branchées, que nous avons identifié un besoin, nous produisons sur nos propres fonds”, tempère Philippe Bagot. Et même si ces visuels, plutôt décapants, ne sont pas les plus vendus, ils contribuent à renforcer l'image créative de Corbis et donnent l'impulsion aux photographes contributeurs. Lesquels photographes sont, pour certains, désormais représentés directement par Corbis. Comme un agent. Alors, entre photojournalisme, global search d'images vidéo, photo commerciales, créatives et gestion avancée des droits d'auteurs, le géant de Seattle revendique aujourd'hui le statut – légitime - de "fournisseur en solutions images". Plus d'infos sur corbis.fr.

Getty Images : faiseurs de tendances Getty Images, c'est le leader incontesté sur le secteur de la création. Une multinationale qui ne cesse d'explorer les tendances à venir, sous l'impulsion de son très britannique directeur de création Lewis Blackwell, et transcende l'image pas toujours folichonne des photothèques en s'imposant comme l'une des grandes sources d'inspiration des directeurs artistiques, partout dans le monde. “Les tendances à venir sont la simplicité et la connexion émotionelle.”, décrypte Simone Mazer, Vice-Présidente Europe du Sud de Getty Images. “Nous voulons inspirer les créatifs, notre but c'est de montrer la réalité, mais avec un œil différent. Un œil Getty.” Un regard spécifique qui a été construit par Blackwell et ses équipes et permet à la banque d'images de continuer à faire la course en tête sur le marché de la création et de la publicité, distançant allègrement le rival Corbis.Getty Images, c'est un regard, mais c'est aussi une présence forte de la direction artistique sur toutes les productions photographiques. Une chaîne de commande huilée où jamais le Maison Getty ne manque de baliser le chemin. “La conception se fait en amont”, explique la Vice-Présidente. “Sept personnes dans le monde font des recherches de tendances et transmettent leurs analyses aux directeurs artistiques locaux qui identifient les besoins en images et passent commande aux photographes avec lesquels ils travaillent.” Les DA se déplacent même sur les shootings pour s'assurer du bon déroulement des opérations. Avec le développement du libre de droits puis aujourd'hui du micro-paiement (voir plus bas l'interview du fondateur de Fotolia - NDLR), on pourrait penser les photographies en droits gérés sur le déclin. On se tromperait. “Aujourd'hui, notre monde génère une grande profusion d'images. Pour un média, notamment, la quête d'un visuel exclusif est plus prégnante que jamais. C'est ce que peut leur offrir le droits gérés.” Getty Images pousse le raisonnement plus loin encore avec le lancement, en novembre dernier, de la collection Exclusive.

prestigieuse, cette nouvelle gamme propose aux clients d'acheter des reportages photographiques inédits, clés en main. Mais n'allez pas croire que le géant se méfie pour autant du micro-paiement. Bien au contraire, il accompagne le mouvement et s'est offert en janvier la société iStockphoto. Mais sans l'intégrer au reste du groupe. “C'est un autre marché, ce sont d'autres clients”, justifie Simone Mazer. “Ce type de banques d'images est passionnant parce qu'il permet de découvrir de nouveaux regards. Trouver de nouveaux talents, c'est une priorité pour nous”, précise-t-elle avant d'ajouter que son entreprise commence, comme Corbis, à représenter des photographes à qui elle confie des commandes précises. Et si la machine Getty Images entend désormais explorer plus avant le champs éditorial (plate-bandes traditionnelles de Corbis), sa Vice-Présidente Europe du Sud espère tout de même rester “toujours un peu en amont” sur le secteur créatif.

Plus d'infos sur gettyimages.fr.

Masterfile : rester à taille humaine

Cette banque d'images ferait presque figure de survivante. Seule rescapée des vagues de rachats massifs de ces dernières années par les géants Getty Images et Corbis, Masterfile a su rester indépendante. “Nous sommes la plus importante des indépendantes”, avance fièrement Antoine Boucherit, directeur commercial et responsable de la branche française de cette entreprise canadienne énergique aux capitaux restés familiaux. Ouvert en 2000, le bureau français n'a longtemps été qu'un agent de distribution, quasi indépendant, avant d'être racheté en novembre dernier par la maison-mère. Masterfile Europe, désormais basée à Düsseldorf en Allemagne, entend bien gagner quelques précieuses part d'un marché déjà largement dévoré par les deux poids lourds du secteur en proposant une production photographique locale, européenne. C'est qu'il est souvent reproché aux photothèques de véhiculer une American Way of Life pas forcément adaptée aux modes de vie du Vieux Continent. "En ce moment, nous signons des photographes européens. Et j'essaie d'alimenter Düsseldorf avec des Français, mais il leur reste encore certaines réticences à travailler avec une photothèque. Ce n'est pas dans la culture hexagonale”, explique Antoine Boucherit. Quand elle ne passe pas de commandes précises à ses photographes, Masterfile prend leurs clichés en "dépôt-vente" et là pas question de fournir des fonds de tiroirs ! “Nous sommes une photothèque généraliste mais avec une tendance moderne, branchée”, tient à préciser le directeur commercial.
Une volonté créative très nettement aiguillonnée par Getty Images, qui mène le jeu avec ses équipes de direction artistique emmenées par Lewis Blackwell. Chez Masterfile, "petite" multinationale, on n'affiche pas de star à l'organigramme mais on prône un service clientèle sur-mesure. Du one to one comme on dit. “Si nous avons une carte à jouer, c'est bien celle-là”, confirme Antoine Boucherit. “Nous sommes très réactifs, très proches de nos clients. Notre cible immédiate, ce sont les directeurs artistiques qui sont branchés sur Getty Images 24h/24”.
De l'importance de leur offrir un service personnalisé face au géant tentaculaire pas toujours très chaleureux. Et puis avec quelques 500 000 images réparties à 50/50 entre droits gérés et libres de droit, il y a tout de même quoi satisfaire des clients branchés, qui, même s'ils affichent leurs préférences pour des visuels très épurés, très contemporains, finissent toujours par demander les photos les plus typiques des banques d'images. “On nous achète toujours les visuels de cadres en pleine réunion de travail. La seule différence c'est qu'aujourd'hui ils ne portent plus de bretelles”, s'amuse le directeur commercial. “Les codes ont changés”, analyse-t-il. Son rêve : rester à taille humaine. “Ce n'est pas un produit anodin, la photographie”, conclue notre homme. Parole d'ancien photographe.
Plus d'infos sur masterfile.com.