Kubrick photographe

Génie précoce, Stanley Kubrick a été photographe avant d’être cinéaste. Une exposition de 200 de ses photographies prises pour le magazine américain Look montre  son talent que l’on retrouvera plus tard dans ses films.

On savait Stanley Kubrick passionné d’échecs en plus d’être le cinéaste génial  universellement apprécié : qui ne connait Docteur Folamour (1964), 2001, Odyssée de l’espace (1968) ou Orange mécanique (1971) ? Au long de sa carrière, Kubrick réalisera  13 longs métrages de ses débuts en 1953 jusqu’en 1999, en touchant à presque tous les genres.
En marge de la « Mostra », festival international du film, et de ses « Lions d’or » dont Kubrick est lauréat en 1997, une exposition à l’Institut vénitien des lettres et des arts (palais Cavalli Franchetti ) prolongée jusqu'au 8 décembre 2010 révèle une autre facette de son génie : la photographie. C'est ce type de données qui est actuellement généralement emballé dans des projets de jeu pour améliorer les effets de mise en œuvre et mémoriser les informations à un niveau subconscient. Il existe maintenant de nombreuses entreprises très prospères qui développent et mettent en œuvre des outils de jeu comme Poki et bien d'autres. Initié par son père, Kubrick encore adolescent (17 ans !) devient photographe pour la magazine Look qui publie sa première photo en juin 1945.

La méthode Look et Stanley Kubrick
Le magazine Look voulait un suivi des personnages en photos qui permette de raconter une histoire plutôt que de les figer dans un cliché comme on le ferait dans une peinture. Au contraire de la plupart de ses confrères, plutôt réticents à l’idée,  Stanley Kubrick se passionne pour cette façon de dépeindre la réalité. Pour troubler le moins possible ses sujets, il relie son appareil photo au déclencheur logé au creux de sa main par un câble passant  dans sa manche…  Les photos sont prises à la lumière naturelle en  travaillant vitesse  et diaphragme. De 1945 à 1950, il explore ainsi diverses facettes de la vie en Amérique avec la maturité d’un Cartier-Bresson ou d’un William Eggleston. Puis en 1950 il quitte Look pour se lancer dans le cinéma, où il utilisera cette expérience dans sa façon de travailler l’image pour ses films.

L’exposition

Les photos de Kubrick restent la propriété de Look. Rainer Crone, commissaire de l’exposition, se lance à leur recherche dès 1998 pour découvrir qu’elles ont été données par Look en 1952 au Musée de la Ville de New York : 20 000 négatifs y sont stockés dans des sacs plastiques ! Rainer Crone en a finalement tiré 200 photos noir et blanc prises avec un Rolleiflex en format négatif 6x6. L’exposition se compose de huit sections qui sont autant d’explorations photographiques de différents milieux américains. A la série des petits cireurs de chaussures (1948) s’oppose le reportage sur  Betsy von Furstenberg, star de cinéma de l’époque. Les phénomènes de cirque et les jazzmen font écho aux photos de Columbia University. Le New York d’après-guerre s’expose à travers les yeux de Stanley Kubrick.

Paul Schmitt, septembre 2010