Rancinan, Hypothèses

Des fresques photographiques pour témoigner et questionner le tumulte du monde.

Des questions à défaut de réponses ou de solutions. Le photographe Gérard Rancinan, aidé de la journaliste et écrivain Caroline Gaudriault, témoignent par leurs mots et leurs images de la fragilité de notre monde, des paradoxes de notre époque. Fin 2009, ils avaient investi le palais de Tokyo avec Métamorphoses, une exposition + livre pour une première « étape » d'une Trilogie des Modernes. Ils récidivent en ce début novembre 2011 avec Hypothèses, une série de fresques photographiques doublée elle-aussi d'un livre.

Un peu à la façon d'un David LaChapelle, Gérard Rancinan met en scène ses photos comme des tableaux librement adaptés de notre patrimoine en y mêlant références contemporaines: « Je suis un photographe, je chronique le monde autour de moi comme un photoreportage. J'utilise l'iconographie existante depuis 2000 ans, je n'ai pas la prétention de réinventer l'art. » En revendiquant un savoir-faire traditionnel de metteur en scène: «  Tout existe dans mes photos, est mis en scène pour être photographié: acteurs, sable, ciel sont réels. Même la bulle et le cylindre transparents sont en plastique et non pas faits en numérique. Bien sûr, les photos sont nettoyées et composées en postproduction.  »

A la chapelle Saint Sauveur à Issy-les-Moulineaux (92), jusqu'au 14 novembre 2011, les douze Hypothèses, ainsi qu'un tryptique en forme de retable sur l'autel, évoquent des enjeux essentiels pour le futur de l’homme: le multiculturalisme, la consommation de masse, la technologie, la guerre, l’exploitation économique, la discrimination, l’art, la religion etc… Interrogations relayées par le livre Hypothèses où Caroline Gaudriault dialogue avec experts (le linguiste Claude Hagège, le généticien Albert Jacquard, …) et artistes (Zhang Huan). Une proposition artistique et éditoriale qui se veut porteur d'avenir, pour aider notre nouveau monde à mieux apprendre du passé.

Paul Schmitt, novembre 2011