Gods and Beasts

Photographie, aventure et grands espaces.

Venu de la bioinformatique, Rémi Chapeaublanc a développé notoriété et clientèle en photographie comme en vidéo pour la sensibilité qu’il ajoute à son cartésianisme dans sa prise de vues.

Une dimension humaine que Rémi Chapeaublanc cultive à travers ses projets personnels. En 2011, il décide de partir au loin dans un pays qu’il ne connait pas, la Mongolie, sur une moto renforcée et équipée par les bons soins de son oncle et de son cousin. Il lui faudra deux mois pour traverser Russie et Kazakhstan pour aboutir et vivre avec une tribu nomade d’ethnie kazakhe dans l’ouest de la Mongolie. À l’intérieur de la yourte ou en extérieur, à la tombée du jour, Rémi Chapeaublanc réalise de sublimes portraits des éleveurs nomades Kazakhs et de leurs animaux, qu’il leur donne en main propre en revenant les voir en 2012, au prix d’un second trajet en moto d’un mois cette fois.

Pas de retouche numérique pour obtenir ces portraits denses sur fonds sombre : Rémi Chapeaublanc shoote avec un Nikon en concentrant l’éclairage sur le sujet, laissant l’environnement sous-exposé. Présentés côte à côte, portraits d’hommes et d’animaux sont placés sur un même pied d’égalité, suivent un même traitement, interrogeant chez le regardeur la nature des relations entre hommes et animaux et le régime de valeurs que chacun leur accorde.

La série résultante, Gods and Beasts, une référence aux conceptions chamaniques encore présentes dans cette vision du monde nomade, fait escale à la Voz’galerie à Boulogne-Billancourt jusqu’au 26 novembre 2016. En attendant les prochains voyages improvisés de Rémi Chapeaublanc, au Laos d’abord cette fin d’année, puis de nouveau en Mongolie septentrional en 2017 !

Paul Schmitt, septembre 2016