Rencontres d'Arles 2012

Une édition centrée sur la photo française, 30 ans après la fondation de  « l’école d’Arles » de photographie.

Créées en 1969, les Rencontres d’Arles ont progressivement transformé Arles en une des capitales mondiales de la photographie. Un statut renforcé avec la création en 1982 de l’Ecole nationale supérieure de la Photographie (ENSP), pendant français des écoles de Düsseldorf (RFA) ou Yale (USA). En 30 ans, l’école a formé quelque 680 étudiants de tous horizons à la photographie, intuitive ou encore conceptuelle, plus proche de l’art contemporain.

Les Rencontres d’Arles rendent hommage à leur « petite sœur » en mettant l’école française de la photographie au cœur de cette édition 2012. Quelque 30 expositions (sur un total de 60) donnent à voir les travaux d’anciens élèves ou professeurs fondateurs, tels Alain Desvergnes, Christian Milovanoff et  Arnaud Claass. Une diversité réjouissante de styles, même si François Hébel, directeur des Rencontres d’Arles, y retrouve un « rapport au paysage » commun à beaucoup.

French touch, mais pas seulement : Les Rencontres d’Arles sont traditionnellement ouvertes aux photographes du monde entier et cette édition 2012 ne fait pas exception. Au titre des « Diversités », on admirera les clichés d’Amos Gitai ou les gitans de Josef Koudelka entre autres.

Et les « programmes associés », dénomination ouvertement fourre-tout, donnent à divers partenaires comme l’association Méjan ou les SFR Jeunes Talents l’occasion de promouvoir leurs talents.

Le Prix Découverte 2012
Diplômé de la School of Visual Arts de New York, l'israélien Jonathan Torgovnik, 43 ans, est un habitué des publications internationales comme Newsweek, The Sunday Times Magazine, The New Yorker, Stern, etc. Il enseigne à l’International Center of Photography School à New York et est aussi l’auteur de deux ouvrages photo: Bollywood Dreams (Phaidon) et Intended Consequences ("Conséquences attendues", Aperture).

C'est ce dernier projet qui lui vaut d'être distingué par le Prix Découverte de ces Rencontres d'Arles 2012: Intended Consequences est le produit d'une enquête de trois ans qui l'a mené à interviewer et photographier des femmes du Rwanda victimes de viols lors du génocide de 1994 et qui ont dû apprendre à vivre/survivre avec des enfants qu'elles n'ont pas voulu. Un travail qui a conduit Jonathan Torgovnik à cofonder Foundation Rwanda, une ONG qui soutient l’éducation des enfants nés de femmes violées au cours du génocide rwandais.
Un travail par ailleurs proche de celui effectué par Titouan Lamazou sur les Africaines des Grands Lacs, lui aussi publié en 2011.


L’été arlésien se prolonge jusqu’au 23 septembre 2012… avant de rentrer à l’école ?

Paul Schmitt, juillet 2012