Rencontres d'Arles 2016

Ecléctisme et découverte pour cet incontournable rendez-vous estival de la photographie.

Sam Stourdzé persiste et signe. Pour sa 2ème édition en tant que directeur artistique des Rencontres d’Arles, il privilégie à nouveau l’aventure, l’exploration sans thématique affirmée. Pour lui, « les photographes sont des explorateurs, des raconteurs d’histoires, des artistes qui construisent une cosmologie visuelle ». Au visiteur d’en faire l’expérience à travers quelque 40 expositions en Arles et alentours jusqu’au 25 septembre 2016. Et le succès semble au rendez-vous, avec 15 000 visiteurs la première semaine de juillet, une augmentation de 12% par rapport à une année 2015 déjà favorable.

Quelques grands thèmes tentent néanmoins d’opérer « des rapprochements au sein de la programmation » de ces Rencontres d’Arles. « Street » est selon nous le choix le plus abouti, avec sa photographie de rue revisitée et en particulier la mise en abyme entre le jeune photographe Ethan Levitas et la référence du genre Garry Winogrand. « Africa Pop » mérite aussi le détour à travers Arles pour ces images de photographes africains projetant le dynamisme de pays neufs.

Prix Découverte : Sarah Weiswa
Tremplin pour jeunes photographes, le Prix découverte a été décerné cette année à l’africaine Sarah Weiswa. Née en 1980 à Kampala (Ouganda), Sarah Weiswa vit et travaille à Nairobi (Kenya). Sa série Étrangère en terre familière dénonce un côté plus sombre de son continent : la persécution des albinos en Afrique subsaharienne. Son projet fait le portrait d’une femme albinos photographiée dans le bidonville de Kibera et  témoigne de son quotidien confronté aux dangers liés aux rayons du soleil et à la société.

Pour finir sur une note plus légère, allons voir « Monstres & Co » et en particulier les photos de Charles Fréger au Japon : derrière toute société moderne sommeille un passé chamanique qui ne demande qu’à reprendre vie. La photographie peut aussi voyager à travers le temps…

Clémentine Gaspard, juillet 2016