
"Avec cette image, on revient vers les premiers projets liés à l’art contemporain. Là, nous sommes déjà quelques années plus tard, en 1989. Cette histoire du noir et blanc pour Art Contemporain Lyon était fortement ancrée et nous commencions à pouvoir jouer dans la manière dont on approchait la communication, au moins sur le plan lyonnais mais même au-delà. Les lyonnais avaient adhéré. D’ailleurs c’était amusant parce qu’on découvrait beaucoup de fausses affiches, il y avait comme un jeu collectif autour de cette charte graphique. A ce moment-là, Thierry Raspail décide d’organiser une exposition sur le monochrome. Nous étions assez embêtés parce a priori il fallait mettre de la couleur. Nous avons alors développé un concept que j’ai beaucoup aimé qui consistait à simplement nommer les couleurs. Je crois bien que c’est la campagne la plus minimaliste que nous ayons fait, mais cela a marché extrêmement bien : il y avait du kaki, de l’ultra-marine… Et c’est vrai que ces mots évoquent beaucoup de choses. Car c’est vraiment ce jeu sémantique qui fait que quand on lit quelque chose, on en voit son image, qu’elle soit réelle ou abstraite."