
"Un peu plus tôt, probablement en 1987, un projet que j’ai beaucoup aimé qui lui aussi refusait l’image. C’était une exposition à Nîmes sur Picabia. Et plutôt que de reproduire ses œuvres, nous sommes partis pour toute la communication sur des petites phrases qu’il avait dites, des aphorismes, qui étaient présentes sous forme de grandes bannières dans la rue, sur le catalogue, sur l’ensemble des supports… Donc pendant six mois, tout autour de cette exposition, il y a eu une sorte d’action autour des phrases de Picabia, qui sont belles. Cette image montre que très tôt déjà, nous avons creusé cette idée que l’on n’est pas toujours obligé de faire de la visibilité, que l’on peut aussi travailler conceptuellement… Car d’habitude, que sont les reproductions d’expositions ? Une image, la typo autour et on décline le tout pour l’affiche, etc. Là, nous disposions d’une centaine de phrases, pour créer perpétuellement la nouveauté. Donc ce projet tient également de la scénographie urbaine et pas seulement de la communication autour d’une exposition. Et ça, c’est une chose qui m’intéresse toujours."