
"Voilà un projet qui est à la fois très ancien, puisque ça date aussi de 1988-89 au maximum, et très récent puisqu’Eric Mangion, qui est le nouveau directeur de l’Espace d’art contemporain (la Villa Arson - ndlr), veut reprendre cette identité – bien sûr redesignée - après qu’elle ait été détruite par son prédécesseur. C’est une identité conçue en 1985 et qui a duré 20 ans. Elle est très très simple et c’est pour cela que je l’aime beaucoup. Elle est basée sur l’idée du passe-partout. Il s’agit de mettre à disposition de ce lieu un outil qui permet de faire de la communication, contrairement à toutes les images qu’on a vues avant, même quand il s’agissait d’Octobre des Arts, où c’était nous qui maîtrisions tout. Alors qu’ici, on était indéniablement dans une commande qui consistait à dire «faites-moi un système que je peux manipuler, que je peux utiliser tout seul». A l’époque où nous avons créé cette identité, Christian Bernard venait d’être promu directeur de ce musée. Un institution lointaine, sans beaucoup de budget, qui nécessitait donc qu’il se débrouille tout seul. C’est pourquoi il fallait lui mettre à disposition quelque chose de très très simple. En voici les principes: on propose une bordure qui devient identité, une organisation de la typographie et le reste est un passe-partout car on peut venir y mettre des photos comme on veut, des couleurs, on peut mettre en couleur le cadre ou le laisser blanc. C’est donc un principe excessivement simple mais qui, quand même, permet de créer la diversité. Et je crois que c’est là où j’ai compris la différence entre une charte graphique comme je l’avais apprise et la réalité, c’est-à-dire comment parvenir à faire en sorte que quelqu’un respecte la charte sans qu’il se sente un simple exécutant. Et c’est là le point sur lequel j’ai beaucoup travaillé. Là, c’est presque basique et c’est peut-être pour cela que ça marche, des gens l’ont utilisée pendant 20 ans."