Le film d'animation publicitaire en France de 1912 à 2007
Dès le début du XXe siècle la publicité fit la part belle aux films d'animation. C'est que nous dévoile l'exposition "La pub s'anime" qui présente les meilleures créations du genre, de 1912 à nos jours.
Les premiers temps
Emile Cohl est considéré comme le père du dessin animé. Dès 1908, il réalise une multitude de films : des courts-métrages de spectacle et de très nombreuses publicités. Après la première guerre mondiale, les publicités animées sont des films d'entracte, au cinéma. Robert Lortac en signe de très nombreuses, parmi lesquelles des sagas marquantes comme "Le Nectar" pour le caviste Nicolas ou "M. Pressé et M. Ledoux" pour Citroën. On doit également à Robert Lortac la création du premier studio d'animation français, à Montrouge.
La couleur
L'arrivée de la couleur à la fin des années 1920 va considérablement renouveler le genre de la publicité animée. Les films gagnent en onirisme et le public applaudit. Dès 1937, c'est le sacre d'Alexandre Alexeieff qui travaille en volume avec des marionnettes ou des objets. Paul Grimault, lui, utilise la technique américaine de superposition de feuilles de celluloïd, ce qui lui permet de créer des scènes et des univers aussi subtils que complexes.
Des studios
Les années cinquante seront celles de la création de nombreux studios de création de dessins animés. Les Gémeaux, Les Films Paul Grimault, La Comète, Les Cinéastes Associés, Cinéma Nouveau qui fait travailler Sempé et Savignac, notamment.
Perte d’intérêt
En 1968, la publicité fait son entrée à la télévision et marque le début du déclin du film d’animation publicitaire. Les annonceurs lui préfèrent les prises de vue réelles. Un phénomène identique à celui subit par l’affiche au profit de la photographie.
Les grandes sagas enfantines
Dans les années 1980, les annonceurs du monde de l’enfance comprennent l’intérêt de créer des personnages animés auxquels les petits pourraient s’identifier. C’est le début des grandes saga : Groquik pour la poudre chocolatée Nesquik, Oum le dauphin pour le chocolat Galak, la frite féminine de Végétaline, Prosper l’ours de Vandamme ou encore le gros costaud des chewing-gums Malabar.
L’image de synthèse
Le début des années 1980 voit également l’apparition des premières images de synthèse. Une technologie encore mal maîtrisée, au rendu froid qui ne connaîtra son véritable essor qu’au milieu des années 1990. Cet à cette époque qu’apparaît une vague de jeunes réalisateurs 3D français comme Pierre Coffin, Tanguy de Kermel et Pascal Vong. C’est aussi l’ère des maisons de production comme Wanda ou Mac Guff. La 3D, moins chère, mieux maîtrisée, s’installe désormais dans nos écrans publicitaires et comme en musique on parle d'une "French Touch" dont les stars sont notamment les H5 ( Ludovic Houplain et Antoine Bardou-Jacquet, Hervé de Crécy, Rachel Cazadamont, François Alaux, Quentin Brachet).
Une exposition essentielle pour comprendre les racines et la créativité totale du film d'animation publicitaire hexagonal.
Léonor de Bailliencourt - 12/2007