Odyssée de Cartier

Cartier s'offre un bijou de film publicitaire pour célébrer son histoire plus que centenaire.Un film réalisé en France par Bruno Aveillan, à voir ci-dessous en bas de page, et dont nous vous livrons le making-of.

Cartier est célèbre pour ses montres mais aussi ses bijoux; tradition honorée depuis maintenant 165 ans. Histoire de marquer le coup, Cartier a voulu s'offrir un film publicitaire qui sorte de l'ordinaire. D'abord par sa longueur (3mn 30 secondes), qui en fait un film plus destiné – dans sa version longue - à la publicité en salles de cinéma qu'à la TV, même si le film est passé sur TF1 et Canal Plus début mars pour lancer la campagne. Ensuite par la richesse de son contenu, un voyage onirique à travers le monde pour mieux marquer l'universalité de la marque.

Synopsis: Une panthère, bijou dans la vitrine du magasin place Vendôme à Paris, prend vie et s'élance... pour atterir aux côtés d'un traineau dans les neiges de Saint Petersbourg. Poursuivant son voyage en franchissant des montagnes (le Pamir?), la panthère rencontre un dragon chinois avant de se retrouver dans un palais de Maharadjah empli de bijoux. Sortant du palais, on se retrouve sur le dos d'un éléphant sur lequel le palais est juché. Enfin un aéroplane (style 1900) emporte le fauve pour le ramener à Paris.

Publicis, agence de Cartier, a scénarisé cette Odyssée et en a confié la réalisation Bruno Aveillan et à la société de production Quad. Bruno Aveillan n'est pas un débutant en la matière: né en 1968, diplômé des Beaux-Arts de Toulouse, il est renommé à la fois comme réalisateur de publicités, dont certaines primées (Perrier, Louis Vuitton, Shangri-La), et comme artiste multimédia.

Cartier lui donne les moyens de ses ambitions: un budget entre 4 et 5 M€, avec à la clé une postproduction de 7 mois chez le studio Digital District à Paris. 50 personnes au total y travailleront sous la houlette de Benoît Revilliod et Marc Dubroi, superviseurs du film, pour mêler séquences « live » et images de synthèse. Marc Dubroi s'est occupé du layout et des outils workflow. Il a développé des outils de découpe de plan pour être très réactif lors d'un nouveau montage, des outils de « pipe » dans le logiciel Maya et des outils de communication permettant aux artistes de publier facilement des vidéos dans Shotgun (logiciel de gestion de production de film). En temps que superviseur du studio, Benoît Revilliod s'est occupé de superviser le rendu, faire le shave et le shading puis le rendu de la panthère. Le studio a aussi utilisé les logiicels Realflow, pour la dynamique, Flame, pour le compositing, avec Flare, Shave and Haircut, logiciel de modélisation et d'animation de cheveux / poils en l'occurrence pour la panthère, et bien sûr Photoshop, pour la création des matte-paintings notamment.

La partie filmée a été tournée en caméras Phantom et en 35 mm. Pour récupérer les informations nécessaires, le responsable du tracking, Fred Meyer, a accumulé le plus d’informations possibles sur le tournage: photos, distances, map hdri avec leur robot, maps en tous genres, vitesses de camera.. Des grilles de déformation ont aussi été effectuées pour toutes les focales en anamorphique et en sphérique, et une maquette « spéciale track » a été fabriquée pour le tournage de l’éléphant portant le palais hindou. Durant la séquence de ce dernier et du planeur, le plus gros challenge pour Benoît Revilliod a été de refaire entièrement le dos, pour que le palais puisse vraiment faire partie du dos.

Au total, une oeuvre qui devrait faire date (Lions de Cannes dans 2 mois?) et conforter la réputation  de star montante de Bruno Aveillan.

Paul Schmitt, avril 2012