Summer Wars

Mamoru Hosoda signe un nouveau chef d’œuvre d’anime en explorant relations familiales dans le monde réel et dans son double virtuel.

Depuis la réussite de La Traversée du temps (2006), Mamoru Hosoda est l’étoile montante de l’ « anime »  et confirme son statut avec Summer Wars qui a rassemblé plus d’un million de spectateurs au Japon en 2009. Mamoru Hosoda a fait ses classes comme animateur puis réalisateur de 1991 à 2005 chez Toei Animation, pionnier bien connu de l’animation à la japonaise avec les Goldorak, Dragon Ball Z ou encore les Digimon. Mamoru Hosoda y contribuera notamment aux  longs métrages Digimon Adventure (1999) et Digimon Savers (2000), mais se fera surtout remarquer en 2003 avec Superflat Monogram (une publicité pour Louis Vuitton) réalisée à la demande de l’artiste d’art contemporain Takashi Murakami.  Il est ensuite pressenti pour être le prochain réalisateur vedette du studio Ghibli pour la réalisation du film le Château Ambulant. Ce sera finalement Hayao Miyazaki qui en assurera la réalisation, et Mamoru Hosoda rejoint en 2006 le studio Madhouse (Paprika, etc.) qui a la réputation de favoriser le cinéma d’auteur. Madhouse lui confie le projet de La Traversée du temps en lui laissant le choix de son équipe. Le succès du film au Japon comme à l’étranger (un prix du jury à Annecy) consacre la réputation internationale de  Mamoru Hosoda.

Le projet Summer wars nait début 2007 dans l’esprit de Mamoru Hosoda peu après son mariage : il veut explorer les liens familaux, la vitalité qui s’en dégage. Et en tire avec sa scénariste Satoko Okudera cette histoire d’une réunion familiale dans la campagne japonaise, réunion  qui se double d’un combat contre le mal dans le cyberespace Oz qui gouverne la Terre. Oz, où tout le monde a son avatar, est une sorte de croisement de Second Life et de Facebook et sert ici de révélateur des qualités et défauts de chacun. Sauver Oz (et le monde réel avec) du chaos demandera l’union des principaux membres de la nouvelle génération du clan Jinnouchi avec l’aide de Kenji  Koiso, leur jeune invité surdoué en maths.

Réalisé avec un staff de  500 personnes de fin 2007 à début 2009, Summer Wars fait d’abord découvrir  en 2D le Japon traditionnel, hors des grandes villes : « J’ai voulu recréer à l’écran la fraicheur du ciel d’été japonais »  souligne le directeur artistique Yogi Takeshige. Par opposition, le cyberespace Oz laisse libre cours à l’imagination. Ses couleurs acidulées, souvent sur fonds blanc, font ressortir la démesure des volumes et des foules d’avatars. Une scène grandiose pour des combats qui initialement font penser aux duels de  Dragon Ball Z, avant de prendre de l’ampleur quand  Love Machine, l’intelligence artificielle qui essaie de prendre le contrôle d’Oz, se met à manipuler des millions d’avatars captifs. Action et sentiments, psychologie des personnages, regard attendri sur l’humanité : Summer Wars est une réussite aussi bien filmique que graphique, enfin en salles en France ce 9 juin 2010.

Paul Schmitt, juin 2010

Les galeries à voir sur les mêmes sujets :

Films d'anime :

>> Ponyo sur la falaise

 >> Les contes de Terremer

>> Nausicaä

>> Appleseed

>>