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Tomb rider

La réalisation décevante et les résultats navrants du sixième opus des aventures de Tomb Raider semblaient avoir condamné le personnage et la franchise aux oubliettes. Depuis le dernier épisode de la saga, Tomb Raider n’avait jamais aussi bien porté son nom. Une déconvenue qui signait la fin de l’association Lara Croft/Core Design. Mais Eidos n’avait pas dit son dernier mot. Contre toute attente, l’éditeur a décidé de donner une dernière chance à cette série moribonde en confiant le destin de l’aventurière à Toby Gard et à son studio de développement, Crystal Dynamics.
Le choix de Crystal Dynamics pour la réalisation de ce septième opus a eu pour conséquence un grand nombre de changements non négligeables pour la belle Lara, le plus significatif concernant son physique. 10 ans d’existence et déjà un lifting. Une fois n’est pas coutume, le résultat est plus que satisfaisant. Le monde du jeu vidéo est bien le seul endroit où le temps qui passe est synonyme d’embellissement pour ses personnages. Car si Lara Croft retrouve sa tenue d’origine, agrémentée de petits détails croustillants (une légère cambrure, une poitrine remodelée et un nombril apparent) qui ne laisseront aucun fan de la série indifférent, ces changements doivent leur efficacité à 10 ans d’évolution technologique. Exit la Lara pixelisée de 1996, bienvenue au cru Croft 2006. Si le travail de modélisation du studio sur le personnage est plus que probant, avec une multiplication des facettes et un soin tout particulier apporté aux textures, il l’est aussi au niveau de sa mobilité. La belle retrouve une grâce et une homogénéité dans les mouvements que l’on croyait disparues à jamais, des qualités bien mises en évidence par des angles de caméra judicieusement choisis. Ainsi, lorsque Lara saute de liane en liane, grimpe le long d’une paroi abrupte ou nage dans des eaux profondes, on se régale sans compter. Tous ces moments sont autant d’occasions de constater les performances graphiques et les évolutions techniques apportées à ce septième opus de Tomb Raider. Si le travail sur les personnages est édifiant, il est de plus mis en valeur par des décors non moins exceptionnels. Car s’il est indéniable que le lifting de Lara est réussi, celui de son environnement l’est tout autant. Enfin, voila des rochers qui ressemble à des rochers, des plantes à des plantes, et des ruines à des ruines. On oublie très vite les compositions cubiques des précédents opus pour se délecter d’univers aussi riches que variés, aux multiples perspectives (cascade, building, caves). Les reliefs sont nombreux et mis en valeur par une gestion de la lumière tout simplement exemplaire. Le gameplay a lui aussi été amélioré. Il offre une aisance et une qualité de prise en main remarquables. Tant dans les phases d’action que dans les séquences d’exploration, le plaisir de jeu est garanti. Seules les séquences impliquant l’utilisation d’un véhicule semblent appartenir à un autre titre, tant elles ne reflètent pas la qualité générale de ce Tomb Raider Legend. Autre petite déception de ce septième opus : sa durée de vie. Les huit missions du soft sont trop rapidement avalées pour ne pas engendrer de frustration. Mais après tout, n’est-ce pas le gage d’une qualité graphique, scénaristique et ludique retrouvée, au service d’un personnage culte et d’une série en perte de vitesse ?
Welcome back, Miss Croft !

Cédric Melon - 05/2006
Tomb Raider : Legend, un jeu développé par Crystal Dynamics, édité par Eidos Interactive.
Disponible sur PC, PS2, PSP et bientôt sur XBox et XBox 360. A noter que le jeu sera également disponible dès l'automne sur Nintendo GameCube, Nintendo DS et Game Boy Advance.
Prix : de 54,90 à 69,90 selon la plate-forme.