Un camescope HD haut de gamme mi-poing mi-épaule

La SONY EX3 est sortie en cette rentrée 2008. Notre journaliste a pu la prendre en main lors d’une présentation à la presse et a été séduit par ce camescope « semi-épaule » pour le reportage HD haut de gamme. Un modèle à découvrir en particulier lors du prochain salon Satis à Paris.

 

A peine un an après la sortie de la très innovante PMW-EX1, SONY choisit de taper encore une fois dans le haut de gamme et propose une caméra d’une ergonomie impressionnante.  Au-delà d’une simple amélioration, c’est un véritable nouveau modèle que propose désormais la société SONY.

L’EX3 dispose désormais d’une optique interchangeable (une optique « grand angle » est d’ailleurs prévue) trois bagues sur l’objectif vous permettent toujours de contrôler la mise au point, la focale, et le diaphragme. Les autres réglages (le gain, l’obturateur, l’ajout des zebras) restent également réglables à souhait.
Cependant, un adaptateur est nécessaire pour monter une optique ½ pouces HD. Heureusement le caméscope est livré avec un adaptateur B4, un 2/3 pouces est prévu en accessoire. On peut alors combiner et varier diverses optiques (des 2/3 pouces Fujinon ACM 21 aux Mini 35 mm endoscopes ou periscopes, en passant bien sûre par la multitude d’objectifs HD ou SD).
Quant à la connectique vidéo, elle se trouve totalement derrière la caméra (idéal pour la connexion à des régies).

Mais c’est encore une fois du côté de l’ergonomie que SONY a choisi de concentrer une grosse part de ses efforts. La principale nouveauté réside ainsi dans le mode « semi-épaule » : la forme incurvée du camescope permet de le faire reposer sur l'épaule, tout en gardant un maximum de confort grâce la poignée rotative et au faible poids de l’appareil (par rapport à un PDW-700 par exemple). Le viseur reste classique, mais l’écran LCD a été déplacé. Il est dorénavant intégré sous le viseur, de tel sorte que ce dernier devient « décapotable », et protège relativement l’écran du soleil, ce qui s’avère très efficace pour le visionnage de rush en pleine journée.
Comme son petit frère, la PMW-EX3 dispose de  trois capteurs ½ pouces, des capteurs CMOS qui permettent contrairement aux capteurs CCD de filmer une puissante source de lumière sans aucun flare sur l’objectif.

Le support d’enregistrement reste le même que pour l’EX1 : deux cartes mémoires SxS se branchent sur les ports spécialisés de l’appareil, ou alors la possibilité de rajouter un disque dur à la place (disponible en juillet) qui se plugge alors au même endroit. Un nouveau modèle da carte, la SxS Pro 32Go (soit à peu près à 2h d’autonomie) vient d’ailleurs prolonger cette gamme.

Et Sony annonce que cette nouvelle carte de 32 Go a été retenue par le très médiatique documentaire « 24h Berlin ». Long de 24 heures, ce dernier retracera une journée dans la vie de Berlin. Le 5 septembre 2008, 80 équipes de caméramen réaliseront environ 900 heures de tournage. 60 de ces équipes seront équipées de caméscopes PMW-EX1 et d’un total de 180 cartes SBP-32. L’accent sera mis sur les habitants, leur vie, la culture et la réalité de la vie berlinoise au quotidien. La diffusion du documentaire est prévue un an après le tournage, sur les antennes de la télévision régionale Rundfunk Berlin-Brandenburg (rbb), à travers l’Europe sur ARTE, de même que sur la chaîne finlandaise YLE Teema. La nouvelle carte SxS PRO a été choisie pour sa longue durée d’enregistrement, sa compacité et son utilité en environnement non linéaire.

Le caméscope, selon le format XD CAM développé par SONY à mi-chemin entre le HD CAM et le HDV, enregistre (en progressif ou entrelacé) des images HD 1920 x 1080 et 1280 x 720 en 35 Mbits/sec VBR (mode HQ), ou encore 1480 x 1080 pour le mode SP en 25 Mbits/sec CBR, le tout en compression « MPEG 2 Long GOP » avec un échantillonnage de 4:2:0. Le nombre d’images par seconde reste réglable par l’utilisateur. La fonction « frame by frame » ouvre à la caméra le marché de l’animation mais elle peut être utilisée pour toute autre créativité (coucher de soleil en rapide par exemple). L’appareil permet donc un enregistrement par intervalle réglable à souhait et de qualité. La fonction « freeze mix » permet d’afficher le contenu de la carte en superposition de ce que l’on filme actuellement, ce qui s’avère très utile pour éviter les faux raccords.

Concernant le dérushage, une connexion USB2 permet le transfert sur n’importe quel ordinateur équipé de ports adéquats, il est aussi possible d’introduite les cartes SXS directement  dans l’ordinateur.

Cependant, en cas de tournage intensif nécessitant de nombreuses prises ainsi que la conservation d’un maximum de rush, un disque dur amovible (le PHU 60 SXS de 60 Gb, soit 200 minutes en full HD 35Mb/s et 260min en 25Mb/s, 1.8 pouce autonome compatible EX1 et EX3) se branche dans un des ports SXS de la caméra. Le dérushage s’effectue alors de la même manière qu’avec les cartes mémoires.

Pour les utilisateurs de studio, entre autres, un lecteur-enregistreur (le PWM EX30) muni d’un écran LCD ainsi que de 2 slots SXS sera disponible, il est bien sûre équipé de connexion USB2, HD SDI IN et OUT etc… et fait donc office de disque dur externe. Le logiciel Clip Browser (version 2.0) permettra l’import de fichiers directement en natif vers AVID (35Mb/s en MXF), mais également une conversion en SD. Il encode dans de multiples formats tels WMV,  Apple Quicktime, Ipod etc...

Pour la fiction ou le documentaire, le spectacle en live ou le reportage, SONY tente ainsi de répondre à toutes les attentes et exigences, mais comptez quand même 10 000 € environ, la qualité a un prix…

Willy Grélot, août 2008