L’univers photographique de Mickael Ackerman ne laisse pas indemne tant il porte « le soleil noir de la mélancolie ». Le photographe américain tient depuis près de vingt ans la chronique d’un monde vibratile et hallucinatoire, bruissant de cris et de soupirs. C’est à ce photographe rare et nervalien qu’Olympus a confié cette année une carte blanche. Ses images chahutées viennent s’inscrire dans le décor prestigieux de l’hôtel de Luppé où Olympus prend ses quartiers d’été pour toute la durée des Rencontres d'Arles.
Depuis 2010, d’autres photographes prestigieux tels que Jean-Christian Bourcart, Stanley Greene, Denis Darzacq u encore Klavdij Sluban ont précédé Mickael Ackerman. Mais il y a dans le choix de ce photographe indocile, rétif aux sirènes du marché, exempt de toutes facilités, une part de risque qui rend la commande 2016 particulièrementlpitante. Peu coutumier des missions photographiques, ignorant des techniques digitales, Mickael Ackerman s’est plié aux règles du jeu d’une carte blanche avec le nouveau boîtier Olympus sans perdre de sa singularité, ouvrant la chronique intime de son quotidien avec une sincérité chavirante. Les ténèbres du monde contemporain voisinent avec les lueurs de l’amour le plus tendre d’un père pour son enfant, les amis sont présents et les jours filent, de l’aube au crépuscule, dans un battement d’aile.
Pour une fois, la vie semble plus près de l’envol que la chute, elle se teinte même de quelques couleurs, un miracle pour cet homme des noirs contrastes dont on n’a pas fini d’explorer les mystères et les constellations. Cete exposition est accompagnée de la vidéo Watermark (12 minutes) qui rassemble des travaux de l’artiste réalisés ces quinze dernières années.
Natacha Wolinski