
Au clair de la lune, texte ancien arrangé pour les enfants [par Stahl] ; vignettes par Lorenz Frœlich
Paris, J. Hetzel et Cie, [1874]
En publiant en vue des les étrennes de 1863 La Journée de Mademoiselle Lili, Pierre-Jules Hetzel enrichit son catalogue d'une collection d'albums pour le premier âge, la "Bibliothèque de Mademoiselle Lili et de son cousin Lucien", qui comprend à terme 136 albums imprimés en noir et 63 illustrés en couleurs, ceux-ci à partir de 1866. Parmi ces derniers, 14 titres appartiennent à la série des Chansons et rondes de l'enfance, inaugurée en 1872 avec Il était une bergère. Adaptées tantôt par Stahl, tantôt par Ferdinand de Gramont, ces chansons sont illustrées par Lorenz Frœlich et imprimées en chromotypographie de 7 à 12 couleurs au recto de 8 feuillets. Au clair de la lune est la troisième chanson mise en album. Le texte de cette chanson de la fin du XVIIIe siècle, devenue "la plus célèbre, sans contredit, de nos Enfantines" (Henri Davenson), est ici "arrangé pour les enfants" par Hetzel en personne, qui lui donne un tour bien moral. Errant "sans gîte, un panier au bras", Arlequin frappe à la porte de son ami Pierrot et lui demande sa plume pour écrire un mot. Ce dernier lui répond qu'il n'a point de plume et qu'il est dans son lit. "Le drôle mentait / Un perdreau qui fume /pour lui rôtissait." Arlequin s'en va donc trouver non pas "la voisine" de la version originelle mais le voisin, Léandre, qui lui fait bonne hospitalité. Pierrot les épie mais bien mal lui en prend puisque, pendant ce temps, le chat s'empare du rôti : "Au clair de la lune / Le gourmand fieffé / en pleurs se consume. /Ma foi, c'est bien fait !" (C. P.)