Née en Suède, Cécilia Charpentier s’est installée à Paris à l’âge de 20 ans. Après avoir travaillé dans le domaine du marketing et de la communication institutionnelle, elle décida de reprendre des études de photographie, pour vivre de sa passion. Après un passage au Centre Iris et l’obtention de son CAP en photographie en 2013, elle est actuellement en 2e année à l’Ecole EFET à Paris.
« Ressemblances intimes » : tel est le titre de cette série qui se présente bien comme une étude de genre, travail soigné et pensé. La ressemblance n’est pas l’évidence : même format, même cadrage et stylisme, portrait en buste de petites filles habillées de blanc. Visiblement elles ne sont pas soeurs, mais, dans la même tranche d’âge, toutes sont des préadolescentes. Leur attitude et surtout leur regard apparaissent alors comme la clé pour comprendre le propos de la photographe.
Plus que petites filles « modèles, » ces enfants semblent être sur leur réserve, dans l’expectative. « Elles regardent avec insistance l’objectif » déclare Cécilia Charpentier. « Tenir tête, ce n’est pas baisser les yeux ». L’intimité en question est celle de la relation photographe/modèle, la confiance d’autant plus importante quand il s’agit d’enfants. Ces jeunes filles en fleur à peine ouvertes « s’affirment et défient le regard de l’adulte, censé les protéger et préserver leur innocence. De blanc vêtues, elles brisent le silence et l’obscurité ».
Forte de son histoire, l’auteur de ces images qui est aussi maman, propose une certaine image d’elle même. « Ce travail est guidé par les souvenirs de mon enfance en Suède, nourrie par un héritage culturel protestant et austère. Au travers d’une mise en scène apparaît une enfant prête à se révéler, mais qui toutefois hésite, marquée par des instants de faiblesse que lui inflige l’adulte ». La représentation d’un rapport humain et intergénérationnel. Pas de vérité dans le portrait, seulement une intimité pour tenter de ne pas se mentir, photographe comme modèle.