
Originaire de Montceau-les-Mines, une petite ville en Saône et Loire, Mathilde Soares, 21 ans, étudie en 2e année aux Beaux-Arts de Paris tout en suivant un double-cursus au Cours Florent. Elle a déjà à son actif plusieurs expositions collectives au sein de l’école et dans une galerie à Paris.
D’aucuns verront dans la série de dessins au stylo encre noire de Mathilde Soares quelque chose relevant de l’illustration ou de la BD. De ce 9e art, la lauréate garde l’idée de narration, mais sans phylactères ni personnages.L’être humain est sous-entendu dans ces scènes d’intérieur partant d’un fait de société : le Couchsurfing. Voyageur ou précaire, ou ici, étudiant parisien, ne voyant que le « surf d’un canapé à l’autre » comme possibilité pour se loger.Mathilde raconte cet avatar de la modernité, qu’elle a elle-même connu, où le fonctionnel le dispute à la pauvreté, ce meublé sans vue sur l’avenir, en ouvrant deux tiroirs. Celui de son histoire personnelle, celui de l’histoire de l’art.
L’espace de la chambre représenté par Van Gogh ou Hopper par exemple, et, plus encore, celui donné par le cinéma et le théâtre (F.Lang,J.Cocteau, M.Almaric) influence celle qui « travaille souvent en référence à la culture populaire ». Dessin dépouillé dans sa facture, mais habité d’objets et de meubles, elle représente ces « détails accumulés noyant la perspective »,avec le jeu du noir et blanc accentuant leur forme et densifiant l’espace, à travers le « plan chambre » comme ultime refuge.