
Après un voyage de 8 mois à travers le monde en 2012, Raphaëlle Peria, 25 ans, originaire d’Amiens, a obtenu son DNSEP en juin 2014 à l’EESAB de Lorient. Elle étudie actuellement en Master 1 Médiation : Art et Publicsà l’Université Paris 8.
Vertigineux, le travail de Raphaëlle Péria a de quoi retenir l’attention tant il est singulier mais aussi peut faire perdre pied. De quoi s’agit-il ? De photo certes, mais de photographie de photographie(s) et pas seulement. A partir de son expérience de voyageuse, Raphaëlle arpente des chemins à travers l’espace, les lieux mêmes où elle est allée et qu’elle a photographiés, mais aussi le temps,temps personnel du souvenir, temps de l’histoire de l’art, comme dans sa série « Les ports ».
L’étudiante s’appuie sur la modernité, quant à la photographie, en s’inspirant de l’oeuvre de l’américain Robert Adam, un des « Nouveaux Topographes », ou celle de Thibaut Cuisset et Mario Giacomelli. Pour la gravure, elle fait référence à Hercule Seghers, auteur d’étonnantes estampes au XVIIe siècle. « Mon travail a pour but de transposer plastiquement les effets subits par la mémoire… l’effacement, la déformation d’images, la relation entre dessin et images imprimées, entre photographie et gravure. »
Du cliché-témoin, partir en excursion pour voir lignes, motifs, surfaces, puis, par le dessin, le « re-visiter ». Et, du papier photographique de la photo numérique, retirant la pellicule de couleur, faire surgir une autre strate, celle du blanc, derrière. Derrière l’image, « par frottement, par grattage, par soustraction » explique Raphaëlle. « J’enlève mais je révèle… Apparaît un nouveau lieu. En le photographiant de nouveau je me l’accapare, confrontant ainsi passé et présent, réel et imaginaire. » Un remarquable travail qui, par des phases successives, de la représentation photographique tend à l’abstraction graphique.