Arisa Hatomi, 25 ans, originaire de Tokyo, est étudiante à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris.
Cette jeune femme propose un remarquable travail, très construit et homogène, bien que réalisé à partir de divers éléments. « Je cherche des images de personnages qui sont toujours des gens qui s’échappent de quelque chose, ou une foule » dit-elle. Elle exprime ses sentiments : « soit une angoisse, soit un doute…» Que fuit-on ? L’autre ? L’horreur des conflits guerriers ou sociaux ? Qui sommes-nous ? La technique est maîtrisée, mariant crayon, stylo et gouache caractérisée par la finesse du trait, même dans les motifs très denses des masses humaines, la palette, subtile, de couleurs diaphanes, à laquelle l’utilisation du papier calque participe. La composition est très originale, diptyque ou quadriptyque, ouvrant une fenêtre de représentation nouvelle mettant en « rapport » la figuration pour saisir l’homme et l’abstraction. Un dessin réaliste précis et fouillé pour un dessein plus large qui nous dépasse. Ici une « construction » avec un morceau de paysage saisissant, dépouillé, à la limite du cubisme, l’installation d’un « plan », fait de lignes ou de formes géométriques flottantes, pour dessiner un espace métaphysique.
Dessinatrice hors pair, Arisa Hatomi brosse avec soin un vieux bâtiment comme annoncé par des morceaux de colonnes, nous pourrons y entendre un écho de G. de Chirico ou D. Buren peut-être, mais nommons ses artistes de référence : A. Kiffer, T. Trouvé ou L. Tuymans. Elle se fera un nom à n’en point douter ! Sa relation au papier ? "Lorsque je dessine avec un stylo, le papier est toujours là, c’est grâce à lui que mes lignes sont propres et précises. Il y a un véritable plaisir dans le choix du papier et de sa texture, choisir lequel va être assorti à mon dessin et ma peinture."