Dayoung Jeong, originaire de Séoul, est étudiante à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, après son diplôme en Beaux-Arts à l’Université de Sungkyunkwan à Séoul.
A travers le filtre de sa propre perception, une « Vision modifiée », comme elle intitule sa série, la jeune artiste sud-coréenne Dayoung Jeong voit loin et plus profond. Elle questionne l’humain, derrière l’apparence physique, enlève le masque et le transforme en son totem : l’animal qui le « représente ». Ce travail dans un regard singulier concerne l’altérité. « Au-delà de la recherche de ma propre identité, je veux offrir au public un temps de réflexion sur notre vie contemporaine mais aussi peut être sur la recherche de leur identité ».
L’étudiante part de la vie quotidienne, des relations humaines, sociales ou privées, scrute les prismes de la perception. « J’ai été très influencée par des philosophes, des sémiologues, des psycho-sociologues qui savent lire le sens caché (…) mais aussi des artistes qui observent la vie et l’interprètent de multiples façons ». Son remarquable sens de la composition se traduit dans une mise en scène et presque mise en abîme puisque les situations ont pour cadre l’atelier, là où on travaille, là où l’œuvre est en train de se faire. Une femme cervidé, lapin ou lièvre, truie ou laie, un homme chien ; sans compter ce corps hybride, humain – poisson, flottant dans un lit. Ce travail séduit car il est avant tout onirique, poétique. Une nouvelle façon de traiter le double, la métamorphose, d’invoquer la chimère, par la technique maîtrisée, mêlant dessin et photographie, mais aussi papier calque. De l’empathie en somme, quel que soit le « genre », humain, animal, sexe, la race et le destin.
Sa relation au papier ? "Le papier est un support basique mais très riche. Pour moi, le papier opère comme une couche (layer en anglais) de ma vision et un espace d’enregistrement de mes idées."