
Jef Van den Bossche, 22 ans, originaire de Berchem à Anvers, est étudiant à la Haute Ecole Karel de Grote à Anvers en Belgique.
Un travail doublement intéressant : relevant du photojournalisme et de la photo plasticienne ! On constate, sans tomber dans un voyeurisme malsain, un reportage sur une profession « particulière », une entreprise de pompes funèbres. Le résultat n’est pas seulement documentaire : « Je voulais surtout souligner la sérénité et le calme ». Pas d’effets de théâtralisation, mais seulement du respect avec ce traitement. C’est un regard personnel, une approche sensible, très humaine qui est ici donnée à voir. Il ne s’agit pas de la mort, spectaculaire, violente, atroce, sale mais de La Mort qui, tout le temps, partout, s’écrit avec les majuscules que lui donne la finalité de l’existence.
Jef Van den Bossche a su se tenir à distance de la matérialité corporelle. L’individu, vivant mais figé, son mouvement arrêté, son geste de professionnel, intéresse autant l’artiste que le décor de l’entreprise. L’entreprise : hangar où s’alignent sagement des cercueils comme dans un showroom tenu secret ; garage de corbillards, salle de cérémonie. Saisissant, par tant de pudeur et d’élégances, teintées aussi d’humour avec le titre de la série : « After Hours ». Sans parler de ce subtil aspect cinématographique. Le plus réussi : l’histoire qui va avec le reportage, la lumière et surtout la couleur. Une palette froide, mais pas glacée ; tout en subtiles nuances, un éventail ouvert au mystère de l’au-delà. Le temps, le ton, la vie jusqu’au bout, tout est là, ici-bas, dans l’inspiration, l’émotion, et l’extrême acceptation.
Sa relation au papier ? "À l’école j’imprime généralement sur du papier brillant, toujours la même qualité. Si j’avais le temps nécessaire, j’aimerais travailler avec des caissons lumineux pour présenter mon travail."