La finesse de découpe rendue possible par le laser m’a immédiatement évoqué le raffinement des moucharabiehs des pays orientaux. La contrainte de la technique de la découpe laser utilisée nécessitait de trouver une astuce pour que les panses des lettres ne se détachent pas de la feuille découpée. Pour contourner ce problème, je me suis inspirée des tracés ouverts de la calligraphie. Les caractères, d’abord peints à la main, ont ensuite été numérisés.
L’histoire de l’Empire ottoman est un univers auquel peut se raccrocher le caractère. Celui-ci possède en effet un style oriental, de par sa dimension ornementale et son dessin calligraphique. L’assemblage de quelques lettres une fois la police terminée m’a permis de construire un moucharabieh, placé dans la superposition du spécimen. Le papier métallisé doré est présent pour rappeler l’opulence de cette époque.
L’eunuque, prononcé « alraza » en arabe phonétique, était le messager des femmes des harems dans l’Empire ottoman. Tout comme lui, ce caractère permet de transmettre des messages, d’où son nom. La phrase inscrite sur le spécimen résume cette idée de manière romancée.