Le Fracture Grotesque s’appuie sur les erreurs techniques liées à la découpe laser. Une feuille qui glisse, un repère mal placé et c’est toute une lettre qui se voit déformée. Les caractères ont subi des décalages et glissements qui leur donnent une nouvelle esthétique accidentée.
La police existe en broken et unbroken, deux versions qui permettent de confronter l’avant et l’après, de se mélanger pour créer l’équilibre entre accident et droiture, erreur et maîtrise. Le Fracture grotesque fait écho aux caractères Fractures et Grotesques, dans leurs définitions premières. Les Fractures sont déterminées par des caractères brisés, avec des formes pointues et anguleuses. Le caractère Grotesque est quant à lui un caractère sans serif, issu d’une association de Didones et de Mécanes. Le Fracture Grotesque dans sa version broken est un caractère dont le squelette à été brisé.
La composition et la couleur du spécimen sont un écho à l’univers de la mode, que la typographie évoque, à l’image du Didot. De la même manière, une découpe d’un motif à rayures s’invite dans la superposition, ajoutant et soulignant le décalage de l’univers évoqué.