
Le rapport à l’histoire, la mémoire à travers l’architecture, la ruine et le chantier ont toujours été au coeur de mes réflexions. Beyrouth a été de ce fait une véritable révélation: c’est une ville vraiment particulière;les séquelles de trente-cinq ans de guerre civile ont beaucoup marqué le paysage mais aussi les habitudes de la population. J’ai particulièrement été frappée par les ruines de Beyrouth, pas seulement par leur côté spectaculaire mais par les transformations qu’elles engendrent... Les déplacements de matière et surtout les bouleversements du quotidien. Que reste t-il? Que cachent-elles à présent? Quelle vérité révèle ce tas? Comment en un instant, ce bouleversement, ce déplacement de masse entraine une remise en question totale? Toujours à partir de la photographie, mon travail se construit ici en volume. Il s’agit de la maquette d’une sculpture composée de 12 cubes. Sur chaque face de chaque cube, on peut voir une partie d’une photographie d’architecture libannaise que l’on peut découvrir dans son intégralité lorsque les 12 cubes sont assemblés correctement. Cette mise en forme très simple me permet d’aborder différents thèmes fondamentaux de mon travail; la mémoire et la reconstruction mais aussi les faces cachées de l’histoire et ses différentes strates et enfin, le déplacement des choses, qu’est ce que ces bouleversements nous laissent entrevoir?
BIOGRAPHIE
Morgane Denzler est née en 1986 à Maisons-Laffitte. Elle entre à l’École nationale supérieure des beaux artsde Paris en 2006 et obtient son diplôme en 2011. Elle étudie dans l’atelier de Patrick Tosani avant de rejoindre la Cité internationale des Arts de Paris pour une résidence.