
La fin du monde, et pourtant le calme. Des couleurs vives, et pourtant la nostalgie. Le présent, et pourtant le futur. Antoine Carbonne n’est pas à un paradoxe près et explore le monde moderne en perpétuel mouvement, à travers la peinture, dans une logique spatiale et temporelle. Les oeuvres d’Antoine Carbonne sont peu à peu repeuplées.Le peintre délaisse le « figé » et les objets témoins de nos sociétés oubliées, pour se heurter à une problématique autrement plus complexe : comment archiver le présent ? Les paysages sont plus bizarres que jamais, entre rêve et réalité, ils sont mystérieux et pourtant familiers. S’inspirant toujours de photos Facebook, de collages et de prises de notes, à l’image de Jonas Wood qui incarne « un Pop Art vibrant et un art moderne cool », les oeuvres d’Antoine Carbonne, reconstruites et subjectives, inventent une nouvelle temporalité, créée à partir de souvenirs et d’imaginaire. Ses personnages semblent perdus dans leur volonté de vivre différemment, dans un monde plein de couleur On assiste à une sorte de désenchantement hippie qui fait directement écho à ce que ressent la génération de l’artiste, paumée entre espoir et désillusion. « Je veux que les gens reconnaissent des instants », martèle l’artiste. Dans une narration saccadée, non didactique, le spectateur parcourt les oeuvres d’Antoine Carbonne comme une histoire dont il serait le héros, comme une encyclopédie du monde contemporain, entre nostalgie présente et réel onirisme.
(Julie Maury, Juillet 2016 )