Encre de Chine sur papier de riz, 49 x 33 cm © Galerie Isabelle Gounod
Des lavis d’existence
C’est lors de sa récente résidence à Pékin que Claire Tabouret décide de réaliser des autoportraits, qu’elle pense de manière parallèle à la réflexion sur l’eau. Son point de départ est une citation de la romancière japonaise Yoko Tawada : « On dit que le corps humain est composé à quatre-‐vingt pour cent d’eau, aussi n’est-‐il guère étonnant qu’un autre visage apparaisse chaque matin dans le miroir. »
Ce visage inconstant, Claire Tabouret le cherche en elle-‐même tous les matins. Pour cela, elle utilise l’encre de Chine sur du papierde riz d’une extrême finesse. Comme ses peintures, ses autoportraits sont des lavis d’existence : l’encre est déposée, le papier boit et les formes d’un visage toujours mouvant se déposent à la surface. L’identité est un territoire à explorer, le lieu d’une incompréhension, d’une androgynie essentielle. Ainsi, tous les autoportraits,répétitifs et dissonants à la fois, forment un grand mur d’images : les visages multiples se superposent pour n’en faire qu’un.
Léa Bismuth, Extrait “Intoducing Claire Tabouret” in Artpress n°392, sept. 2012