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ESAG Penninghen

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Alain Roulot s'exprime sur la pédagogie, les méthodes et les ambitions de l'ESAG. Propos recueillis par Thierry Le Boité, printemps 2003

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Une sélection par l'argent ? Un grief souvent entendu à propos de Penninghen concerne le coût des études (voir encadré). Alain Roulot répond : "En fait, nous avons aussi bien des enfants de familles modestes que de patrons de banque. Il est certain que si les deux tiers de nos élèves sont plutôt "nantis", le reste de nos élèves fait des efforts énormes pour intégrer l'école. Mais il faut savoir que nous accordons une quarantaine de bourses après l'année de préparation. C'est une tradition. Il se trouve que j'ai été moi-même étudiant à Penninghen et que, pour payer mes cours, je travaillais dans une morgue. Quand Monsieur de Penninghen l'a appris, il s'est débrouillé pour me trouver un emploi, aussi bien payé, chez un architecte. Aujourd'hui, cela me semble normal de continuer à agir ainsi."

Une soixante-huitarde disciplinée
Aux éventuelles critiques concernant le cursus ou la discipline, Alain Roulot répond d'abord par une boutade : "Les anciens étudiants qui trouvent un bon job sont persuadés d'avoir choisi l'école idéale. A l'inverse, ceux qui s'arrêtent en cours de route, parce qu'ils n'avaient pas les moyens intellectuels nécessaires ou l'attitude de travail demandée, nous considèrent comme une mauvaise école." Mais la vraie réponse passe par un rappel historique : "Suite aux fameux événements du printemps 68, Met de Penninghen a eu l'idée de fonder une école qui exigerait beaucoup de travail de la part des étudiants et qui serait dotée d'un règlement draconien. Ce qui était complètement à contre-courant des tendances de l'époque. C'était visionnaire, car à la rentrée suivante, la majorité des parents cherchait à inscrire leurs enfants dans les établissements les plus sérieux. Et il est vrai qu'aujourd'hui nous avons conservé ce caractère." Un caractère que l'actuel directeur assume totalement : "Comme ce système fonctionne, tant que je serai directeur nous garderons cette rigueur, cette exigence et beaucoup de travail parce qu'en fin de compte cela correspond à la vie professionnelle et y prépare."
Du dessin avant tout
Alors que dans la plupart des écoles, l'enseignement traditionnel basé sur le dessin a été délaissé, (sauf peut-être dans les pays de l'Est), l'une des caractéristiques de l'Esag est la place primordiale qu'elle accorde à cet apprentissage. En classe préparatoire, le programme comprend 14 heures de dessin par semaine, avec 8 heures de dessin d'observation, 3 heures de croquis de nu et 3 heures de dessin analytique. "D'ailleurs, l'ordinateur est interdit chez nous les deux premières années, tant que les élèves n'ont pas acquis une excellente maîtrise du dessin. Même les rendus sont faits à la main. Cette importance accordée au dessin est valable jusqu'à la dernière année." précise Alain Roulot.

Une pédagogie personnalisée
Pour le directeur de l'Esag-Penninghen, le rapport personnel qui s'instaure entre le professeur et ses élèves est l'une des clefs de l'enseignement. Alain Roulot se souvient sans doute de sa propre expérience, privilégiée, avec le fondateur de l'école : "Il me semble que dans un parcours d'étudiant, il y a toujours une rencontre avec quelqu'un que l'on admire davantage et qui devient un peu notre "maître". Un "feeling" particulier s'installe et on progresse parce qu'en comprenant sa démarche, cela aide à se comprendre soi-même. Donc, en tant que directeur ma démarche est : plus il y a de chargés de cours, plus j'ai des chances que l'un des élèves trouve cette adéquation privilégiée avec l'un de ses professeurs." En même temps, Alain Roulot ne sous-estime pas le danger de routine qui pourrait alors s'instaurer entre les enseignants et les élèves : "A partir de la troisième année, nous faisons appel à un nouveau professeur tous les 6 mois de façon à ce que l'élève ne s'habitue pas à un type de regard et qu'il ne s'installe pas dans un certain rendu qui va satisfaire le chargé de cours. Il faut qu'ils se remettent en cause et développent une démarche personnelle". Les élèves de troisième année sont, par exemple, en contact avec Muriel Paris et Maryse Khoriaty pendant une moitié de l'année, et avec Jean Perret et Bernard Baissait au cours de la seconde moitié. Soit quatre professeurs rien qu'en typo sur une année, pour le directeur : "Cela donne un bon aperçu de la richesse des approches et des différents styles."

La thèse de fin d'études
A l'Esag, le projet de fin d'études s'appelle la "thèse". Cela commence dès la fin de la troisième année, par une réflexion de méthode, pour déterminer quel en sera le sujet. Ensuite, les étudiants proposent trois sujets aux professeurs et, en fonction des réactions, se déterminent sur un sujet. Pendant les vacances d'été, les étudiants mûrissent leurs idées, et au mois de décembre de la quatrième année, ils doivent rendre leur sujet définitif et choisir leur maître de thèse qui les accompagnera tout au long du travail. A partir du mois de mars, ils rentrent "en thèse" pour une période de 100 jours. Fin juin, les travaux sont présentés dans des stands et soumis à un jury international, renouvelé chaque année. Les jurés notent les travaux, les books, la thèse proprement dite sur des critères de créativité, faisabilité et présentation. Alain Roulot insiste : "Ce jury est totalement souverain et le résultat dépend uniquement de leurs notes." Il arrive d'ailleurs que certains étudiants ne soient pas autorisés à se présenter devant le jury, parce que leurs notes sont jugées insuffisantes. Ils ont alors la possibilité de redoubler gratuitement, ou de partir avec un certificat de scolarité. Mais, pour le directeur, rien n'est perdu pour eux : " Le fait d'avoir passé 5 ans à Penninghen ouvre déjà bien des portes… ".
Qualités requises (pour faire ce métier)
Alain Roulot ne croit pas réellement au don : "Pour moi, le don se révèle après dix ans de métier, lorsque l'on a atteint un certain niveau professionnel et qu'un potentiel d'expression est parvenu à maturité. En fait, le plus important, c'est la manière de regarder les choses, l'ouverture d'esprit." Et le directeur d'insister sur l'importance de la culture générale qui reste pour lui "un gros facteur de créativité". Autre notion très importante : le plaisir à fabriquer une bonne image et la capacité à se remettre en cause : "Avoir une idée n'est pas très difficile mais savoir la rendre immédiatement compréhensible, et en même temps élégante, esthétique, demande vraiment du savoir-faire. Celui qui accepte avec humilité cette démarche de remise en cause pour ajuster son travail au plus précis, et qui a du plaisir à faire cela, ira plus loin que celui qui veut imposer une vision." Des conseils toujours valables…

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