Cyprien Gaillard s'est vu décerner le Prix Marcel Duchamp de cette FIAC 2010. Le prix Marcel Duchamp veut accroître la renommée d'un artiste tarvaillant dans le domaine des arts plastiques et visuels.
Né à Paris en 1980
Études à l’ECAL, École cantonale d’art de Lausanne
Vit et travaille à Berlin
Représenté par les galeries Bugada&Cargnel, Paris; Sprüth Magers, Berlin ; Laura Bartlett, Londres
Cyprien Gaillard interroge dans ses photographies, ses vidéos, ses peintures, ou encore ses gravures, l’empreinte de l’homme dans la nature ou l’espace urbain. S’intéressant à l’histoire de l’architecture, il établit des liens entre sites anciens et cités modernes et propose un inventaire de ce que pourraient être les restes archéologiques de demain. Les oeuvres de Cyprien Gaillard se donnent à lire comme des paysages de ruines à venir : construction hybride qui dit le passé tout en niant sonexistence, la ruine chez Cyprien Gaillard s’accompagne d’une réflexion présente et prémonitoire sur la destruction et la mémoire.
Dans l’une des vidéos de la série Real Remnants of Fictive Wars (2003-2007), l’artiste a filmé un nuage de fumée artificiel qu’il créé grâce des extincteurs industriels, placés près de la Spiral Jetty de Robert Smithson, construite en 1970 dans l’Utah. Engloutie par une brusque montée des eaux en 1972, cette oeuvre emblématique du Land Art atteste avant tout de l’entropie, principe cher à Smithson et caractérisant le pouvoir transformateur et destructeur des forces de la nature. Dans la vidéo de Cyprien Gaillard, le nuage vaporeux qui se dégage de la jetée montre le lien ténu qui unie destruction et sublime. Ainsi, l’artiste, en simulant le processus de dégradation, met en scène le passage du temps.
Dans sa série de peinturesThe New Picturesque , il cherche à faire ressortir le « pittoresque » d’un paysage classique en faisant disparaître les éléments narratifs du tableau sous une couche de peinture blanche qui symbolise une présence fantomatique. Dans sa diversité, l’oeuvre de Cyprien Gaillard semble affirmer que s’il y a une fin de l’histoire, les ruines comme mémoire ont vocation à nous restituer dans le continuum du temps.